11 Juillet 2020
Le deuxième tour des élections municipales qui s’est déroulé le dimanche 28 juin 2020 a confirmé les enseignements du premier tour de mars dernier, mais aussi ceux des européennes de 2019 et de nombre de scrutins qui ont eu lieu depuis des années. Et d’abord la confirmation de l’abstention massive, qui frôle les 60% pour l’élection considérée comme la plus « appréciée » par les électeurs, faisant suite au second tour des législatives en juin 2017 et aux européennes (au moins 50% à chaque fois depuis 1989). De toute évidence, nombre de citoyens marqués par la catastrophique gestion du coronavirus, les mensonges à répétition de la macronie dans le combat mené contre l’épidémie et la contamination de nombre d’assesseurs à la suite du premier tour en mars dernier ont préféré ne pas se rendre aux urnes dans les villes où avait lieu un second tour.
Mais au-delà se confirme la fracture croissante et irrémédiable entre nombre d’électeurs – particulièrement issus des classes populaires – et les partis politiques traditionnels, y compris le prétendu « Rassemblement national » certes bloqué par un plafond de verre, mais dont la menace perdure : la victoire de Louis Aliot à Perpignan, l’une des villes les plus pauvres de France (près d’un tiers de la population), est un nouveau signal d’alerte concernant la fascisation qui s’accélère depuis des années. Une fracture confirmée par la soi-disant « vague verte », un vote « bobo-écolo » désormais implanté dans les centres-villes des grandes métropoles où vivent les classes supérieures européistes dont les préoccupations « vertes » et Macron-compatibles accentuent le séparatisme socio-territorial avec le reste du pays, communes rurales et populaires en tête.
Ces élections confirment également la déliquescence du Parti communiste français, qui perd de nombreuses communes populaires, notamment en Île-de-France (certaines parfois détenues depuis au moins 1945 !) : l’« alliance » (ou plutôt la soumission) avec les faux « socialistes » ou EELV, l’euro-mutation ayant débouché sur l’abandon des principes du marxisme-léninisme – et par là-même l’abandon des travailleurs, classe ouvrière en tête –, la capitulation devant la constitution des « euro-métropoles » et la gentrification chassant les classes populaires toujours davantage dans les périphéries : tout ceci démontre l’immense fumisterie du « communisme new look » de la direction euro-mutante, toujours plus dépendante d’une logique électoraliste funeste pour les communistes et pour les intérêts des travailleurs qui optent toujours davantage pour l’abstention.
Les quelques (rares) victoires de coalitions PCF-France insoumise (FI) sur des bases réellement populaires et patriotiques – et non soumises aux européistes et macron-compatibles partis « socialiste » et « écologiste » – sont la seule satisfaction d’un scrutin démontrant plus que jamais les conséquences désastreuses des politiques conduites depuis des décennies par les euro-gouvernements, à savoir l’euro-dissolution de la France et de la République une et indivisible, l’euro-démantèlement des services publics (ô combien indispensable pour la vie des communes et des citoyens, comme l’a spectaculairement démontré la crise du coronavirus), l’euro-destruction des conquêtes sociales et démocratiques (hôpitaux, écoles, services sociaux, etc.) et l’euro-arasement des libertés publiques. Des évolutions rendant les communes rurales, populaires et de taille moyenne dépendantes des « euro-métropoles » et d’une prétendue « intercommunalité » servant les intérêts des premières, tout en asservissant les territoires en difficultés.
Nécessité de construire une véritable alternative au duo Macron-Le Pen
Ces élections confirment plus que jamais la nécessité d’une véritable alternative au faux « duel » et vrai duo Macron-Le Pen en 2022, duo programmé par des médias aux ordres (mais dont 80% des Français ne veulent pas…) qui craignent une remise en cause d’une macronie écrasée et de plus en plus discréditée – en témoigne le misérable score d’Agnès Buzyn, ex-pitoyable « ministre de la Santé », à Paris – et qui ne cache plus son visage réactionnaire et fascisant, comme l’illustrent les nombreuses alliances avec les prétendus « Républicains » (dont les résultats confirment la profonde crise depuis l’échec de François Fillon en 2017) et le ralliement de macronistes à la liste RN à Perpignan. Elles démontrent également l’impuissance des formations de gauche s’alignant sur le PS et EELV, condamnées à un rôle de faire-valoir avec des formations européistes et anticommunistes tout en abandonnant la lutte en faveur d’un véritable changement social et démocratique.
Ces élections confirment également l’existence d’un espace politique vide qui ne demande à être occupé que par un projet qualifié par l’historien Edouard Husson de « souverainisme de gauche, fortement teinté d’égalitarisme ». Autrement dit, un projet visant à en finir avec l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme, autant de verrous à la souveraineté nationale et populaire et à l’établissement d’une République une et indivisible (en voie de dislocation territoriale), sociale et laïque, souveraine et démocratique, fraternelle et pacifique, dans laquelle les citoyens – et notamment les travailleurs – exerceraient enfin véritablement le pouvoir dégagé de toute féodalité politique et économique. Ce projet nécessite la renaissance d’un parti communiste franchement marxiste-léniniste et une Convergence nationale des résistances fédérant les communistes, les insoumis, les progressistes et patriotes sincèrement antifascistes, les syndicalistes de combat, les travailleurs, les gilets jaunes, tous les opprimés désireux de briser toutes les chaînes asservissant la souveraineté nationale et populaire. Un changement que propose et porte le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) qui milite en faveur d’un large rassemblement afin de conduire les citoyens et les travailleurs, la France et la République vers de « nouveaux Jours heureux » !
Elections municipales : face au vide politique, FREXIT PROGRESSISTE ! - INITIATIVE COMMUNISTE
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