L’Europe sociale: l’impossible alignement des planètes

Transformer l’Union Européenne de l’intérieur pour qu’elle cesse d’être une machine à

écraser les peuples : voilà une promesse que des dirigeants de gauche nous font depuis

longtemps déjà. Souvenez-vous du référendum de 2005, du refus populaire de cette Europe qui nous impose ses directives au mépris de notre souveraineté, dans le déni de démocratie le plus complet. Refus suivi en 2007 d’un traité imposant les dispositions contenues dans la Constitution européenne honnie, preuve ultime que telle qu’elle est actuellement l’Europe est bel et bien tout sauf démocratique. A cela , nous répondent certains à gauche, il faut opposer une stratégie de réforme de l’UE “de l’intérieur”, pour enfin faire cette Europe sociale et démocratique. L’intention est belle, puisqu’on nous répète sans cesse que “l’Europe c’est la paix”. Mais voyons les conditions nécessaires à ce qu’advienne enfin une transformation par la gauche de l’UE. Si un gouvernement fraîchement élu se proposait de mener les réformes nécessaires, il devrait composer avec tous les autres gouvernements Européens, et se heurterait alors à une foule d’aspirations divergentes et contradictoires. Car une réforme de gauche des institutions Européennes devrait se faire en concertation avec 26 autres dirigeants, et pour qu’elle réussisse, il faudrait que la très large majorité d’entre eux soit dans le même état d’esprit réformiste de gauche, sans quoi on se retrouverait très vite dans une impasse.

Vous l’avez compris, la probabilité que cet incroyable alignement de planètes électorales arrive relève plus de l’astrologie et de l’utopisme que de la politique sérieuse et réaliste. Voyez l’Italie qui s’enfonce doucement dans le fascisme avec le gouvernement Salvini, l’Allemagne qui s’accroche à son Angela comme une teigne, la Grèce massacrée par les politiques d’austérité où un gouvernement de "gauche", élu sur un programme de combat progressiste des politiques austéritaires de l'UE, devient le premier acteur de la répression anti-syndicale et anti-communiste * dans ce pays... 

Tous les pays suivent leurs dynamiques propres et il serait absurde de s’imaginer qu’ils

deviennent tous du jour en lendemain et en parfaite coordination prêts à changer l’UE de l’intérieur pour la rendre "sociale".

Le PRCF répète, et continuera à le faire, que l’Europe n’est pas réformable, du moins pas dans le sens auquel nous l’entendons, c’est-à-dire vers la solidarité entre les peuples, l’internationalisme (car l’UE est supranationale, c’est-à-dire qu’elle vise à détruire les nations depuis sa tour d’ivoire plutôt que de prendre en compte les peuples), la démocratie et le socialisme, seule logique économique capable de mettre fin à la destruction du monde du travail et de la planète. Dire que la réforme de l’UE promise par la gauche n’est pas possible, c’est une évidence pour tous ceux qui connaissent l’Histoire, qui savent que la construction Européenne a toujours été une union d'intérêts des monopoles capitalistes faite comme une «assurance-vie contre le retour à l'espérience socialiste pure et dure» (Alain Madelin).

Contre la tyrannie du grand Capital qui règne à Bruxelles, à Paris et à Berlin, pour les quatre sorties - de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme - et pour que les travailleurs et travailleuses du monde entier, classe ouvrière en tête, s’émancipent elles-mêmes: rejoignez le PRCF !

*Il va jusqu'à organiser la limitation drastique du droit de grève !