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JRCF

Sortir de l'anticommunisme : Cuba socialiste

Cuba vient depuis un an de procéder à de nombreux changements : nouveau président, processus constitutionnel novateur impliquant une large partie de l'opposition, nouvelle économie, nouvelle constitution et, bientôt, un onzième Congrès pour l'Union des Jeunes Communistes de Cuba. 

Comme assez souvent, on essaye de salir Cuba pour essayer de balayer les nombreux succès de la Révolution sur le plan humain, culturel et scientifique. Une nécessité pour certains gouvernements capitalistes et leurs subalternes (les journalistes des médias bourgeois) afin de faire oublier l'échec de leur propre politique en ces matières.

Nous allons donc tenter de montrer les grandes réussites de Cuba que vous ne verrez pas à la télé : en matière d'éducation, de santé, d'agriculture et même de démocratie. Afin de ne pas mentir non plus sur la situation économique, nous rajoutons à la fin un petit article récent sur la situation économique cubaine. 

L'éducation socialiste cubaine, un exemple pour le monde

 

Il peut paraître surprenant, pour de nombreuses personnes, que ce petit pays qu’est Cuba, qui continue à tracer et à perfectionner sa propre voie socialiste dans des conditions ô combien difficiles et dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, ait néanmoins réussi à développer un système éducatif d’une aussi excellente tenue. Il convient d’emblée de rappeler que Cuba reste aujourd’hui un pays relativement pauvre, principalement en raison du blocus criminel imposé par les Etats-Unis d’Amérique depuis 1961 (57 ans de blocus !), juste après la victoire de la révolution cubaine et du pouvoir socialiste, marquant le point de départ du processus de réappropriation et de nationalisation des ressources naturelles du pays.

Ce paradoxe apparent d’un pays majoritairement peu développé ayant réussi à se constituer de véritables secteurs de pointes (éducation, santé, agriculture) est d’autant plus incompréhensible aux yeux des esprits malins qui « prédisaient » l’effondrement imminent de Cuba socialiste dans le sillage de la défaite de l’URSS, sous prétexte que l’île n’aurait été qu’un vulgaire « satellite » incapable de se satisfaire à lui-même : non seulement Cuba a tenu bon, mais a hautement perfectionné son mode de développement socialiste et s’est doté d’un modèle pédagogique comptant aujourd’hui parmi les plus performants du monde, dépassant de loin ceux de la plupart des pays capitalistes monopolistes dit « avancés » - les Etats-Unis se retrouvant, en la matière, relégués loin derrière.

Si les institutions internationales ne peuvent démentir, sous peine de se trouver frappées d’une mauvaise foi trop manifeste, les immenses réussites du système éducatif cubain (l’UNICEF déclare Cuba « paradis de l’enfance » et champion du monde de la protection des droits des enfants et l’UNESCO évoque son éducation comme un « exemple pour le monde »[1] entier), il est clair que le caractère criminel d’un tel blocus (qui n’est pas réductible à un simple embargo, mais qui possède tous les caractères propres à une véritable mesure de guerre économique visant à l’appauvrissement et asservissement de tout un peuple) ne peut que limiter les colossales potentialités d’un tel système : aussi Cuba socialiste ne bénéficie que d’un accès pour le moins restreint au matériel et aux outils informatiques, ou même, plus basiquement, au matériel élémentaire que sont les cahiers, les livres, les stylos.

Lénine disait que « là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Cuba demeure l’exemple par excellence d’un pays et d’un peuple héroïques parvenus à se doter des meilleures institutions de santé et d’éducation, grâce à la volonté politique inébranlable de son Parti Communiste. Sans nous étendre sur les détails du domaine de la santé (l’industrie pharmaceutique et le système cubain de santé constituent les principales sources économiques du pays), il est évident que ces deux systèmes vont de paire : ainsi, par exemple, La Havane possède la meilleure université de médecine de toute l’Amérique Latine. Remarquons que cette université ouvre ses portes à de nombreux étudiants latino-américains et américains (une centaine par an pour ces derniers), tout en leur assurant l’entière gratuité de la formation, à condition qu’ils mettent ensuite, durant quelques années,  leurs compétences au service des régions pauvres de leurs pays respectifs (la concentration des structures médicales au sein des capitales latino-américaines est un véritable problème pour cette moitié du continent).

Il faut certainement chercher les raisons du fait que Cuba ait aujourd’hui un indice de développement de l’éducation pour tous extrêmement élevé, bien supérieur à ceux des pays dits développés, dans le fait que la République socialiste de Cuba, en vertu du rôle central accordé à l’éducation comme axe de développement, ait cherché à mettre en place de nombreux programmes ayant pour but de favoriser la sociabilité et le goût de l’apprentissage chez l’enfant, et ce, dès son plus jeune âge.

L’exemple le plus parlant est certainement le fameux programme « Educa a tu Hijo » (« Eduque ton enfant »), produit d’un investissement de la République cubaine effectué dans les années 1970, à travers l’Institut Central des Sciences Pédagogiques (ICCP), à destination des parents et des familles vivant dans les zones reculées - que ce soit dans les campagnes ou dans les montagnes - n’ayant pour ces raisons que très peu accès aux Cercles infantiles (institutions pédagogiques et d’enseignement, mis en place à partir de 1961 et accueillant des enfants en âge périscolaire, de 45 jours à 6 ans. Il existe actuellement à Cuba environ 1130 Cercles infantiles, pour environ 9000 éducateurs) afin de les préparer au mieux à la vie en société, à l’intégration scolaire mais également à la prévention hygiénique et sanitaire. Ainsi, 70% des enfants en âge périscolaire participent à ce programme « Educa a tu Hijo », que l’UNESCO reconnaît comme un programme d’excellence et de très haute tenue, au côté d’un programme cubain d’alphabétisation, « Yo si puedo », utilisée désormais dans de nombreux pays et traduit dans un grand nombre de langues. On estime actuellement à des millions de personnes le nombre de personnes alphabétisées grâce à cette méthode.

Dans sa forme et dans son contenu, l’éducation à Cuba se répartit en 6 étapes, du premier moment pédagogique (préscolaire) au niveau le plus élevé (université). Ces 6 étapes comprennent quant à elles douze niveaux scolaires (l’université suivant justement le niveau 12), l’éducation étant obligatoire du premier niveau (première année de primaire) au neuvième niveau (dernière année du secondaire basique), avec des journées de cours s’étendant de 8h à 17h. Se succèdent donc : les Cercles infantiles (préscolaire) ; le primaire (du premier au sixième niveau) où sont enseignés les mathématiques, l’espagnols, l’informatique, la géographie et l’histoire, l’éducation civique et l’histoire nationale, les sciences naturelles et l’éducation au travail.

Parallèlement à cette éducation élémentaire, la République socialiste cubaine encourage le développement et l’activité de cercles d’intérêts et d’ateliers dans le but d’éveiller la créativité de l’enfant à travers des activités variées, afin de l’aider à prendre connaissance de ses propres talents et vocations. De ce point de vue, l’association de jeunesse des Pionniers joue un rôle considérable.

Le secondaire couvre quant à lui le 7ème, le 8ème et le 9ème niveau, et aborde le même type de matières, sans oublier l’éducation artistique, afin de détecter les prédispositions et d’orienter potentiellement les élèves vers les Ecoles des Arts (peinture, musique, danse, théâtre). Vient ensuite le niveau pré-universitaire pour les élèves du 10ème et 11ème niveau.

Le 12ème niveau répartit les élèves en 4 sections pré-universitaires que sont 1) la filière des sciences médicales, agricoles, biologiques et les cultures physiques, 2) celles des sciences techniques (physique, biologie et mathématiques), 3) celle des sciences pédagogiques, 4) l’éducation technique professionnelle préparant les futurs ouvriers et techniciens. L’Université, quant à elle, est accessible après ce 12ème niveau (12+).

L’éducation des adultes se trouve assurée avec un système pédagogique organisé sur trois niveaux : l’éducation ouvrière et paysanne, la secondaire ouvrière et paysanne, et enfin, la faculté ouvrière et paysanne.

Pour ce qui est de la prise en charge et de l’apprentissage des enfants souffrants d’handicaps physiques ou mentaux, l’île s’est dotée d’un ensemble de plus de 420 écoles capables de répondre aux objectifs de préventions, d’assistance et d’intégration.

Il est à noter que les élèves du primaire et du secondaire reçoivent chaque midi un repas gratuit défrayé par l’Etat. L’aide matérielle garantie par l’Etat cubain ne s’arrête d’ailleurs pas là puisque la République fournit également, à un prix très bon marché, les habits portés par les jeunes scolarisés ainsi qu’une autorisation d’inscription en demi-pension, pour ceux dont le domicile se trouverait trop loin de chez eux. A l’université, les étudiants sont quant à eux rémunérés par l’Etat à la hauteur d’environ 25$ par mois, sous une condition d’un service social (également rémunéré) d’une durée de deux ans à la sortie de leurs études universitaires. Tout cela dans le but de faire participer les jeunes diplômés cubains à l’effort collectif de production, tout en faisant profiter la population laborieuse de leurs compétences.

Il est évident que la forme prise par le système éducatif à Cuba est indissociable de son mode même de production qu’est le socialisme, comme production socialisée et fin de l’exploitation de l’homme par l’homme et où la recherche effrénée du profit laisse enfin place à la volonté politique consciente et forte du Parti Communiste, instrument des masses laborieuses. Cuba socialiste conçoit d’ailleurs sa conception de l’accès à la culture comme droit humain fondamental comme découlant directement des principes révolutionnaires du héros national de la lutte pour l’indépendance, José Marti, créateur en 1892 du Parti révolutionnaire cubain, et selon lequel on ne devait pas s’arrêter dans l’effort tant que l’idéal d’une société garantissant la justice pour tous n’a pas été atteint.

Cette volonté politique et cet héritage extrêmement prégnant de Marti s’inscrit directement dans la Constitution de 1976, adoptée démocratiquement à partir d’une large majorité populaire, prévoyant une instruction publique obligatoire et gratuite. En ce sens, l’évocation du caractère premier de l’éducation au sein de la Constitution ne fait que ratifier la volonté première exprimée par les révolutionnaires cubains de 1959 : la promotion de la meilleure éducation moderne et publique (la loi d’enseignement du 6 juin 1961 abolit le droit à l’enseignement des établissements privés ainsi que les vieilles méthodes pédagogiques) possible, capable de garantir le plein développement de l’être humain.

Simon-JRCF

 

[1] A partir de plusieurs critères (qualité de l’enseignement, première enfance, primaire, jeunesse, alphabétisation des adultes, égalité entre les sexes).

L'excellence des études de médecine à Cuba

 

LE Colombien Diego Vazquez Carrillo aimerait que Cuba soit le lieu de repos de sa dépouille mortelle, parce que son lien avec l'Île des Caraïbes dépasse les limites de la profession médicale, qu’il a étudié ici, et pour lui, les gens ne choisissent pas leur lieu de naissance, mais l’endroit où ils veulent mourir.

Ce jeune homme parle de la Grande Île des Antilles avec des mots tels que solidarité, humanisme et dignité. Il reconnaît qu'ils ne décrivent pas encore tous ses sentiments envers le peuple cubain, qui l'a accueilli en 2002, après sa décision de faire des études à l'Ecole latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane.

Il a choisi d'étudier à Cuba parce qu'un cousin l'avait déjà fait auparavant et lui avait parlé de l’exigence et de la rigueur des cours dans cette formation. Il a appris l'existence du projet ELAM par l'intermédiaire de ses parents, des sympathisants de la Révolution cubaine et membres d'organisations de solidarité en Colombie.

« J'ai présenté les documents, puis j'ai été interviewé par des professeurs cubains, qui m'ont interrogé sur ma vocation à exercer cette profession. Je me souviens qu’il y a eu une première attribution de 80 bourses d'études, mais pour une raison quelconque, une dizaine d'entre elles n'ont pas été couvertes. On m'a appelé un lundi afin que je sois à l'aéroport le vendredi 22 mars. Ma famille a organisé mon départ à la hâte, au milieu de la tristesse de ma mère et de mon père. Je suis parti avec un sac à dos plein de rêves », se souvient Diego, devenu urologue.

La première chose qui l’a frappé à son arrivée à La Havane fut un changement brusque de température. Il avait laissé en arrière le froid de Bogota et il a reçu une grande bouffée chaleur havanais. « Quelqu'un m'a demandé si j'avais apporté de la nourriture, et à ce moment-là j'ai réalisé que je devrais m'adapter à un endroit différent, à des habitudes et des coutumes différentes », ajoute-t-il.

« J'ai été surpris de voir flotter sur les bâtiments du rectorat de l'Université des sciences médicales de Victoria de Giron, les 19 drapeaux des pays participant au programme ELAM, et j’ai vu le mien. Puis beaucoup de souvenirs me sont venus à l'esprit », raconte le médecin.

Et d’ajouter: « Les premières semaines, nous avons dû nous conformer rigoureusement au traitement antipaludique. Là, j'ai réalisé le zèle sanitaire des Cubains pour ne pas permettre l'entrée de maladies endémiques du continent, des maladies qui avaient été éradiquées sur l'Île. Il m'a été difficile de m'adapter à la rigueur du programme, aux horaires, au respect de l'extinction des lumières le soit et de départ le matin, de bien profiter des heures de cours, la prise des repas à la cantine et à acquérir des capacités d'auto-apprentissage. »

« Dans ma chambre, nous étions 12 garçons et nous avions tous une culture différente. Un jeune originaire de Bogota est assez différent de quelqu’un qui vient d’Antioquia ou d’ailleurs. Ce qui est essentiel, c'est le soutien et la solidarité que nous nous apportons mutuellement », précise Diego.

– Comment se déroule la première année de médecine ?

– Durant les premiers mois, il faut adopter un rythme d'étude souple. Le cours pré-médical nous prépare à entrer à l'université et est très pertinent pour apprendre à écouter une autre cadence de voix que celle à laquelle on est habitué. Dans cette formation, la rigueur est de mise. J'ai particulièrement apprécié la période de stage dans un cabinet du médecin de famille au cours de la première année. C'est là qu'ils nous ont appris les examens cliniques préliminaires qu'un patient doit subir, et aussi à soutenir les patients avec un traitement humain. Nous avons reçu les livres gratuitement, des ouvrages conçus des professeurs cubains, qui nous ont aussi formés, et c'est pourquoi nous avons réalisé que nous avions les meilleurs professeurs du pays.

J'ai eu l'occasion de voir le commandant en chef Fidel Castro lorsqu'il a visité ELAM à plusieurs reprises. Je l'ai d'abord vu accompagné de l'ancien président nord-américain Jimmy Carter. Puis avec le cinéaste Steven Spielberg. J'ai apprécié la force de Fidel, qui était profondément attaché à son peuple, et j'ai réalisé que c’était quelqu’un capable de changer le monde.

À partir de la troisième année, les étudiants sont distribués dans les différentes facultés de médecine du pays.

– Où avez-vous poursuivi votre la formation ?

– Ma classe a été envoyée dans la province orientale de Santiago de Cuba, mais j'ai déménagé à Santa Clara, province de Villa Clara, parce que je préférais un endroit plus proche de la capitale. Il y a aussi là-bas le mausolée qui conserve les restes du guérillero argentino-cubain Ernesto Che Guevara.

En troisième année, nous avons partagé les salles de classe avec des étudiants cubains. J'ai connu des camarades de grande valeur humaine, capables de vous offrir leur maison. J'ai aussi échangé avec des professeurs très compétents et toujours disponibles. Nous avons fait de longs quarts de travail en troisième et quatrième années, puis en cinquième, plus courts, dans les différentes spécialités de la médecine. J'ai pu voir l’engagement et dévouement des professeurs qui prennent sur leur propre temps pour aider les étudiants. Je pense que je me suis fait les meilleurs amis à Santa Clara. J'ai même une famille adoptive, avec une dame qui s'appelle Carmen, devenue pour moi comme une seconde mère.

Par ailleurs, j'ai eu l'occasion de voyager dans tout le pays. Je me suis déplacé en train, en bus et même en auto-stop. Nous sommes restés en vacances pour profiter et visiter tous les endroits que nous voulions voir à Cuba. Nous avons été frappés par la sécurité qui règne dans tout le pays, avec des villages très tranquilles et une grande harmonie entre les gens.

– La remise des diplômes ?

– Ce fut le moment le plus émouvant de ma vie. Il y avait ma famille, mon père, ma mère et une tante. Il y avait aussi Carmen, de Villa Clara, qui s’est chargée de trouver un endroit pour nous réunir tous. C'était le dernier espace vers lequel mes camarades de groupe ont convergé. Les étrangers sont retournés dans leur pays d'origine et les Cubains ayant obtenu les meilleurs résultats sont partis remplir une mission internationaliste dans d'autres pays du monde. Ce jour-là, nous nous sommes dit au revoir et nous ne nous sommes plus revus depuis.

– Pourquoi avez-vous choisi de faire une spécialité à Cuba ?

– Je suis retourné en Colombie et j'ai rejoint le service rural. Un beau jour, j’ai téléphoné à ELAM et ils m'ont répondu que je devais me dépêcher si je ne voulais pas rater la formation. Je fais toute la paperasse en vitesse et je suis parti pour apprendre la médecine communautaire.

À mon arrivée, ils m'ont proposé d'étudier dans la municipalité de Güines, une ville située non loin de la capitale cubaine, mais appartenant à une autre province. Nous y sommes allés, plusieurs Honduriens, un Paraguayen, un ami argentin et moi. Je suis devenu médecin de famille dans une petite ville appelée Camarra, où il y a une briqueterie et plusieurs coopératives agricoles.

Là-bas, j'ai senti l'amour de mes patients, ils me choyaient, ils m'apportaient à manger et m’offraient des sucreries. J'échangeais avec presque tous les habitants du lieu, ils m'ont reçu chez eux avec affection et reconnaissance. Ils avaient l'habitude de donner plus que de recevoir. J’effectuais mes gardes dans une polyclinique située dans la ville de Catalina de Güines et j’ai passé l'examen final dans la municipalité de San Nicolas de Bari. C'est à cette étape de l'étude que j’ai commencé à rêver de faire une autre deuxième spécialité. J'ai fini la médecine générale intégrale et j'ai demandé la spécialité d'urologie au ministère de la Santé Publique de Cuba.

– Comment s'est passée la formation de la spécialité d'urologie ?

– J'ai étudié à la faculté de l'hôpital Manuel Fajardo de La Havane. Nous avons reçu une très bonne formation. Le Dr Ernesto Rodriguez Verde nous a formés aux chirurgies mini-invasives. J'ai appris les chirurgies endoscopique et laparoscopique.

Je pense que la spécialité de l'urologie au cours des dix dernières années a connu beaucoup de progrès technologiques. Aucun enseignant n'a caché le savoir et l'a offert avec une grande modestie pour que nous puissions tout apprendre. Je dois dire que je leur doit beaucoup.

Mon ami, le Dr Dámaso, chef du service d'urologie de l'hôpital Fajardo, m'a dit quelque chose de curieux : « L'urologue est un clinicien qui pratique des chirurgies, donc vous devriez en savoir pas mal sur la clinique. »

Les compétences cliniques s'acquièrent avec le patient et en lui donnant confiance pour exprimer ses souffrances, sans préjugés ni peurs. J'ai terminé mes études à Cuba en 2015, et aujourd'hui je travaille au Centre polyclinique Olaya, au sud de Bogota. »

Granma International s'est également entretenu avec Luz Marina Carrillo Amaya, la mère du Dr Diego.

« La première étape du départ de Diego a été très difficile. C’était notre premier fils à être séparé de sa famille, à l'âge de 19 ans. J'avais entendu parler de Cuba d'aussi loin que je me souvienne et j'ai ressenti une grande joie qu’il parte là-bas, qu'il puisse connaître la Révolution et apporter sa contribution.

« Chaque membre de la famille avait une raison de visiter l'île. J'ai assisté au défilé du 1er mai 2006 en tant que membre d'une brigade de solidarité. J'étais très près de Fidel Castro. J'ai aussi chanté l’Internationale sur la Place de la Revolution de La Havane. Je suis née un 1er mai et je puis vous dire que c'était mon meilleur anniversaire.

« Je me souviens de sa remise de diplôme, c'était pour nous l'un des événements les plus émouvants que nous ayons jamais vécus. Nous avons visité une ville emblématique qui rappelle le Che Guevara. La remise des diplômes a été dédiée à ce guérillero légendaire. J'ai pleuré d'émotion en pensant à l'humilité dans laquelle il a été formé et qu'il ait pu obtenir son diplôme. Ici, en Colombie, jamais il n’aurait pu devenir médecin. C’est impossible. »

Son père, German Vazquez Ovaye, nous a également livré ses impressions.

« Pour la famille, le départ de Diego a été difficile. Avant de partir, je lui ai mis la pression et j'ai exigé qu'il étudie. Quand il a été choisi pour la bourse, j'étais heureux mais j'étais inquiet de savoir comment il allait étudier sans aucune pression. Je me souviens d'avoir perdu du poids et j'avais hâte d'avoir de ses nouvelles.

« À l'époque il n'y avait pas d'Internet, pas de courrier électronique et nous communiquions par lettres. Je lui ai envoyé des coupures de journaux dans les enveloppes. J’avais comme consolation que Diego se trouvait dans un pays comme Cuba, qui constitue un exemple de dignité pour le monde. »

– Comment avez-vous pris la nouvelle du choix d’une spécialité à Cuba ?

– En fait, je l'ai encouragé à retourner à Cuba pour poursuivre cette spécialité. Les conditions en Colombie ne sont pas favorables pour ce genre d'études, c'est un processus très complexe où des centaines d'étudiants se disputent moins de dix places par spécialité.

« J'étais présent lors de son dernier exercice pour obtenir le diplôme d'urologue. J'ai vu la façon dont ils les examinent où ils doivent exposer les sujets en faisant preuve d’une grande maîtrise. J'ai pu voir la rigueur des évaluations et comment les étudiants sont capables de faire une défense loquace et précise de leur examen. Je suis diplômé de l'Université nationale de Bogota et j'ai dû passer ce genre d'exercice, mais là-bas j'ai vu une meilleure qualité dans ce genre d’examens. Cuba a une tradition d'excellence dans la formation des professionnels. »

La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain.

 

 

Retour sur la journée de notre délégation, le 1er février, qui a eu l’opportunité de visiter la Coopérative de Crédit et de Service (CCS) « César Escalante », dans la municipalité de Boyeros, une des quinze municipalités de La Havane et située au sud-ouest de la capitale. La délégation était accompagnée des représentants de l’Union de la Jeunesse Communiste au sein de la Coopérative ainsi que de membres de l’organisation de base de l’Association Nationale des Petits Producteurs (ANAP), travaillant également dans la CCS « César Escalante ». Des rencontres qui ont donné lieu à de très riches échanges.

Les Coopératives de Crédit et de Service sont des associations de petits propriétaires terriens qui possèdent et cultivent leurs parcelles de terrain, tout en se joignant avec d’autres paysans afin de bénéficier de crédits et de services de la part des institutions de l’Etat socialiste. Les paysans réunis au sein des coopératives partagent ainsi certains équipements et machineries, ce qui leur confère un avantage certain en termes de gains de productivité et d’économie d’échelle.

Les membres des CCS vendent ensuite leurs produits à des agences d’Etat, à des prix fixes, basés sur des plans de productions et selon des contrats établis avec le système de distribution de l’Etat.

Les coopératives, sur la base de ces contrats, fournissent en priorité les aliments pour les institutions d’Etats, comme les écoles ou les hôpitaux. Ainsi, la Coopérative « César Escalante » pourvoit toutes les écoles et hôpitaux de Boyeros. L’excédent de production peut ensuite être vendu par les paysans sur le marché d’Etat.

Le principe de la CCS découle directement des principes de Réforme agraire de 1959, dont nos camarades célèbrent aujourd’hui les 60 ans, visant à attribuer la propriété de la terre à qui la cultive et la travaille. C’est selon ce principe que l’INRA (Institut national pour la réforme agraire) a saisi pendant la Révolution la quasi-totalité des grandes propriétés pour les répartir entre petits paysans, tout en codifiant une série de réglementations visant, entre autres, à plafonner le nombre maximum d’hectares par petit producteur.

A la chute du camp socialiste, Cuba socialiste s’est retrouvé de plus en plus isolé (le blocus états-unien criminel contre la totalité du peuple cubain datant de 1962) et dans une position extrêmement délicate en matière de politique agro-alimentaire. C’est la raison pour laquelle le Parti Communiste cubain a préféré adopter une organisation de coopératives de petits producteurs fondée sur l’agriculture biologique, l’amendement naturel des sols, l’horticulture de proximité.

Les Coopératives de Crédit et de Service constituent aujourd’hui le secteur le plus productif dans le domaine de l’agriculture cubaine*.

 

Simon-JRCF

 

*La paysannerie est aussi le secteur d'activité où l'on trouve le plus grand nombre de jeunes à Cuba.

La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain. La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain. La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain.
La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain. La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain. La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain.
La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain. La coopérative César Escalante, un exemple du système agricole cubain.

La démocratie cubaine

 

 

Ce samedi 9 février, une cinquième personne perdait sa main lors d’une manifestation des Gilets jaunes dans la très démocratique France macronienne… Celle qui n’interdit ni le flashball, ni le glyphosate, qui fouille chez les opposants politique tandis que de vrais délinquants ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire.

Voyez-vous, quand notre délégation JRCF a visité Cuba socialiste, elle a été saisie du contraste entre la soi-disant « dictature » cubaine (que l’on qualifie dès fois de castriste (1)) et la soi-disant démocratie française de la Cinquième République. J’ose même dire que la démocratie recherchée par les Gilets jaunes, les cubains l’ont et la défendent tous les jours des manoeuvres impérialistes nord-américaines. 

Je vais maintenant expliquer pourquoi.

 

 

  1. Les élections à Cuba

 

D’abord, brisons un mythe : il y a un PC à Cuba et il est le parti unique, mais il ne présente pas de candidat car la loi le lui interdit. C’est pour cela qu’en 2015, 30% des membres de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire n’était pas issu du Parti communiste, et ce chiffre atteint presque 50% dans les conseils communaux.

Il y a donc plusieurs institutions à Cuba : entre autres les deux évoqués juste avant, nous avons les conseils provinciaux.

Venons-en aux candidatures : elles sont obligatoirement présentées et confirmées par la population du district local. Pour préciser, un district électoral cela représente 2000 électeurs, donc autant dire que l’élu est une personne proche des habitants.

Ensuite, les listes pour les élections aux conseils provinciaux ou pour le Parlement se font au sein des commissions électorales.

Qu’est-ce donc que ces commissions électorales ? Elles sont composées des syndicats, des organisations de paysans, des organisations d’étudiants, de femmes, etc, en bref, du peuple dans toutes sa diversité, qui intervient pour former les listes électorales. Quelle institution de base en France peut en dire autant ? Quelle institution permet au peule, en France, d’avoir une telle place et une telle importance dans le déroulement des élections ? 

Comment se passe la campagne d’un candidat ?

Juste un CV et une photo. C’est tout. Rien de plus, rien de moins. Les candidats ont tout au plus le droit de prendre la parole à l’assemblée publique du district électoral local. Toute campagne personnelle est interdite. Cela évite à Cuba de subir les pompeux rituels des élections avec des slogans du type « La France forte » ou « Le changement c’est maintenant ».

Et les privilèges des élus ?

Figurez-vous qu’ils ne sont pas payés et même ils continuent à travailler à côté, c'est ce qui leur permet de vivre. Ils peuvent tout au plus obtenir une dispense seulement de travail dans le cadre de leur activité parlementaire. En plus de cela, la réunion tous les six mois de district peut demander des comptes à l’élu, voire le destituer.

 

2) L’implication de la population

 

Il est vrai, il faut aussi que la population s’implique dans ces assemblées. Et justement, c’est ce qu’elle fait !

Prenons l’exemple de la réforme constitutionnelle, c’est près de 8 millions de personnes qui ont participé au processus et ayant amené à la refonte de près de 60 % du texte initial proposé à la population par le Parlement cubain. Nous avons déjà pu entrevoir cette réforme au travers d’un entretien avec le camarade José Maury,responsable des relations internationales de l'UJC, mais vraiment, est-ce là une dictature alors qu’en France la prochaine réforme constitutionnelle vise à donner moins de pouvoir aux élus et le Grand « débat » national est fait de tel sorte que l’on ne puisse vraiment  pas  débattre, sauf de manière insignifiante, puisque « le cap sera maintenu » ?

Plus généralement, comment à Cuba fait-on pour encourager la participation ?

D’abord, en donnant un niveau d'éducation suffisant au peuple pour qu’il acquiert de lui-même une culture politique pour pouvoir débattre. Rappelons que Cuba est l’un des pays avec les meilleurs taux de réussites scolaire. Plus encore, et c’est un élément revenant souvent à travers nos échanges avec les membres de l’UJC, le meilleur moyen de construire le socialisme, c’est l’apprentissage de l’esprit critique, afin que chacun puisse réfléchir par lui-même sur ce qu’il entend et sur les images qu’il voit. La construction d’un individu éclairé sur le monde (2).

En parallèle à l’acquisition de cet esprit critique, plusieurs choses sont mises en place pour que les individus soient intégrés à la vie politique. Par exemple, au sein de l’Union des Jeunesses Communiste de Cuba ou des Brigades Techniques desJeunes, on organise des débats politiques, on leur fait faire des tâches urgentes, du travail d’aide social, cultiver la terre, se rendre auprès des populations rurales afin de mieux connaître leur problème et bien d'autres choses encore. Même sur les lieux de travail, on essaye de faire participer les employés des sociétés d’Etat à la discussion des documents, à la prise de décision ou tout simplement qu’ils s’impliquent en assurant une meilleure productivité. C’est encore plus vrai dans les systèmes des coopératives, très performantes à Cuba (3).

Enfin, les cubains n’adoptent pas au sein de leur Parlement le même système occidental du type majorité/opposition. L’idée c’est de chercher une base d’unité dans les décisions, afin de satisfaire le plus grand nombre. Pour certaines mesures importantes, les discussions peuvent atteindre un an, et si cela n’aboutit pas à un choix convenable pour tous, le projet ne passe pas.

 

3) L’homme nouveau

 

Le Che parlait avec vigueur de l’homme nouveau (par exemple dans Le socialisme et l’homme à Cuba en 1965), c’est-à-dire l’homme vraiment libre, conscient, vertueux et détachés de l’argent. Un homme matérialiste mais pas dans le sens capitaliste. Un homme nouveau qui n’est rien d’autre que l’homme communiste, celui qui travail et abolit la division sociale du travail.

Pourquoi en parler ? Mais parce que ce concept est toujours vivant à Cuba. Tout au long de notre voyage, les différentes personnes avec qui nous avons parlé, notamment des membres du PCC, nous ont dit que quoi qu’il arrivât, ils essayaient toujours de construire cet homme nouveau à Cuba. Une personne libre, vraiment humaine. Certes, comme ils le reconnaissent, avec la « période spéciale » cette conception a reculé tandis qu’on voyait le retour de la prostitution et de la corruption. Ces maux n’ont pas disparu aujourd’hui, mais pas à pas ils luttent, notamment à travers l’apprentissage de l’esprit critique et par les tâches confiées aux jeunes, pour faire avancer cet idéal d'homme nouveau.

 

Cuba et la France macronienne c’est un contraste saisissant !

Rajoutons à cela que les cubains ne meurent pas de faim (l’Etat garantie à tous le monde de pouvoir recevoir de la nourriture), personne ne peut être expulsé de chez soi (quand bien même on aurait un loyer à payer dont on ne s’acquitte pas) et enfin, la police n’est pratiquement pas armée et ne doit les utiliser qu’en dernier recours (on aimerait vraiment la même chose en France).

D’un côté de l’Atlantique, une république socialiste dont les principes sont soutenus par le peuple et où ce dernier accorde une grande confiance à son président et de grands espoirs dans l’avenir de son pays. De l’autre, une république capitaliste, des institutions gorgées de ploutocrates et un mépris présidentiel envers le peuple qui ne voit plus en ce chef d’Etat qu’un pantin de l’UE et des lobbys industriels qui détruisent les services publics, l’environnement, les salaires et les retraites pour se goinfrer des profits sur le dos des travailleurs.

Le jour et la nuit en somme…

 

  1. Avant sa mort, Fidel Castro a fait voter par le Comité central du PCC que son image ne serait plus utilisée après sa mort, qu’on ne construirait ni statue de lui, ni ne ferait de rue à son nom. En passant, la personnalité politique dont on retrouve le plus le portrait à la Havane c’est celui de José Marti.
  2. A ce sujet, en discutant avec la camarade Susely Morfa Gonzalez, secrétaire nationale de l’UJC, nous avons pu apprendre qu’à Cuba l’informatique et l’accès à internet se développe beaucoup. Toutefois, cela entraine des cas de dépendances et de risque sanitaire, comme ces personnes qui préfère filmer une catastrophe que d’aider les blessés. C’est une chose contre laquelle ils essayent de lutter.
  1. Pour les entreprises privées, elle doit sans doute encore être à développer en revanche.

Les problèmes de l'économie cubaine

 

 

Cuba socialiste engrange les réussites dans de nombreux domaine comme la santé, l’éducation, l'agriculture écologique, l'alphabétisation ou encore la culture, mais cela ne l'empêche pas de connaître différents problèmes économiques dont la cause principale est toujours le blocus infâme que lui fait subir les Etats-Unis.

Lors de notre voyage à Cuba, nous avons pu discuter avec l’Association Nationale des Économistes et Comptables de Cuba (ANEC), qui fête ses 40 ans cette année et qui travail régulièrement avec le Parlement et le gouvernement cubain. Très présente sur l’île (79000 membres, ce qui en fait l’une des plus grandes ONG de Cuba), son président est Ramon Labanino, l’un des cinq héros cubains ayant été arrêté par les Etats-Unis pour leur contre-espionnage (qui avait pour but de stopper les attaques terroristes sur Cuba). L’ANEC nous a fait le privilège de nous donner quelques indications sur l’économie cubaine que nous avons décidé de partager avec le plus grand nombre.

 

Le développement de l’économie cubaine 

 

Tout d’abord, on ne peut absolument pas parler des problèmes économiques de Cuba sans parler de l'élément majeur qui détermine presque toutes les relations économiques de l'île socialiste : le blocus que fait subir les Etats-Unis à Cuba depuis 1962.

On l’oublie souvent, mais les pertes dues au blocus s'élèvent à 12 millions de dollars par jour ! L’année dernière cela représentait 4,32 milliards de dollars. Au prix de l’or sur le marché international au début du blocus cela représente une perte de 822 milliards de dollars. Aux prix actuels cela représenterait plutôt 134,5 milliards de dollars.

Cependant, les pertes économiques peuvent être aussi dû à des facteurs internes : des conditions météorologiques (l’ouragan Irma à tout de même fait des gros dégâts, obligeant l'Etat à mettre l’argent plutôt dans la reconstruction de bâtiment endommagés et détruits que dans la construction de nouvelles habitations), une baisse de la productivité au travail, une insuffisance des investissements dans l’équipement, un manque de formation économique des dirigeants économique de l’île, les migrations internes (exode rural que tente de freiner le gouvernement*) et externes (véritable politique de vol des cerveaux de la part des Etats-Unis) ou encore le problème de vieillissement de la population.

Revenons un peu sur ce dernier point. Cuba a littéralement un problème, en ce sens, de pays développé. La médecine et le niveau de vie étant particulièrement bon pour un pays dit sous-développé (encore une fois, les cubains ne meurent pas de faim contrairement au mythe de la famine cubaine très présent dans la propagande anticommuniste), la population vit plus longtemps. Un exemple très simple : l’âge moyen des actifs est passé de 1970 à 2012 de 22,4 ans à 39,5 ans. La population vieillissante cela implique de mettre plus de moyens dans les dépenses sociales, le gouvernement cubain n’ayant pas pour but, contrairement au gouvernement français, d’abandonner leurs personnes âgées à la misère. Ensuite, cette baisse s’explique aussi parce que les femmes cubaines préfèrent avoir des enfants après 30 ans et pas plus de deux.

 

Le modèle économique cubain

Nous pouvons parler en effet longuement des problèmes de Cuba, mais nous devons essayer de comprendre un peu mieux le modèle économique de Cuba.

Tout le monde l’aura compris, l’économie cubaine est en grande majorité socialiste. Les principaux moyens de productions sont dans la propriété sociale du peuple et maintiennent tous les avantages sociaux obtenus par la révolution. L’économie est planifiée (un gros mot dans la bouche de n’importe quel représentant de l’Union européenne) ! Les entreprises socialistes de l’Etat doivent être les plus productives de tout Cuba et contribuer le plus à l’économie cubaine, elles participent d’ailleurs entre 85 et 87% au PIB du pays.

A côté de cela nous avons le système des coopératives, dont la productivité et la performance économique est la meilleure de Cuba. On la retrouve surtout dans le domaine agricole mais aussi dans le domaine des transports **.

Il existe une forme de propriété privée reconnu à Cuba par la nouvelle constitution et elle s'applique à de  nombreuses petites activités comme les taxis, les restaurants, les cafés, etc. L’Etat laisse à la propriété privée ces petites activités pour pouvoir mieux se concentrer sur les secteurs stratégiques et sur la globalité de l'économie. In concreto, l’éducation, la santé et l’accès à internet. L’un des défis pour les cubains c’est de pouvoir harmoniser la gestion des différentes formes de propriété afin de les faire toutes contribuer aux objectifs de l’économie planifiée.

Cependant, insistons là-dessus, l’un des autres enjeux économiques important c’est de ne laisser personne en état de nécessité à cause du développement économique ! Afin de répondre à certaines choses qui pèsent sur leur économie ils essayent d’améliorer la productivité et la motivation au travail, notamment par une répartition plus équitable du profit et en permettant aux salariés de recevoir éventuellement un salaire au mérite (plus précisément une sorte de prime).

Les économistes cubains ont fourni des objectifs très précis à atteindre :

  • Avoir un développement soutenable qui permet l’autonomie énergétique et alimentaire. Par exemple en passant à 5% d’énergie renouvelable (solaire, biomasse et éolien) en 2019, à 24,8 % en 2030.
  • Mieux utiliser les travailleurs qualifiés.
  • Augmenter les capacités de concurrence des produits cubains sur le marché mondial. Un exemple assez simple de ce problème dans les produits cubains, ce sont les pots de miel. Ils n’ont rien à voir avec les pots de miel français. Le miel cubain est un produit de qualité gustative mis dans des grands pots en verre. Ils nourrissent certainement bien, mais ils sont mal présentés ! La conséquence c’est que, quand Cuba vend ses pots à la République dominicaine, celle-ci met le miel dans des petit pots plus présentables pour la population dominicaine. Les grands pots de verre cubain sont ensuite revendus… à Cuba ! Entraînant ainsi la baisse voire l’absence de bénéfice sur la vente. Cuba tente également d'améliorer son propre raffinage du pétrole qu'elle cherche également à exploiter. A ce sujet, l'île est toujours beaucoup trop dépendante de Venezuela bolivarien.
  • Améliorer la production de biens et de services.

 

En conclusion, les cubains sont bien conscients des difficultés qu’ils ont. La réalité est bien loin de la propagande anticommuniste de la famine et de la pénurie, comme nous autres en tant que délégation JRCF avons pu remarquer dans un supermarché de La Havane. Ils essayent en tout cas de remédier à leurs problèmes tout en gardant à l’esprit une ferme volonté d’améliorer le socialisme, et non de l’abandonner comme plusieurs personnes l’espèrent vainement.

*Exemples sur la politique rurale que Cuba met en place pour essayer de rééquilibrer la ville et la campagne : investissement dans les services et les loisirs à la campagne, distribution de terres non cultivés à des paysans qui la cultivent pour eux, ces nouveaux paysans choisissentseul ce qu’ils veulent cultiver, puis le gouvernement aide les paysans dans l’achat de combustibles ou d’aliments pour l’élevage.

** Dans le détail, il existe une combinaison de plusieurs formes de systèmes agricoles.

Au triomphe de la révolution on a distribué des portions de territoires à différents producteurs qui ont été regroupés en Coopérative de Crédits et de Services.

Les Coopératives agricoles étaient réparties entre ces CCS et ces BUPC (unité de base de productions coopératives).

Les unités de bases étaient au début des entreprises de l'Etat, dont les terres ont été plus tard « données » aux employés pour les cultiver. Ces derniers vendent une partie de la production à l'Etat et jouissent des mêmes privilèges que les autres formes de coopératives.

Il y a 5 formes de gestion de la production agraire : 1) les producteurs isolés ; 2) les CCS ; 3) les coopératives de productions agricoles ; 4) l'UBPC; 5) la propriété de l'Etat qui se gère par le biais de grandes entreprises de l'Etat (20% de la production totale alimentaire).

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