Entretien exclusif avec Adoulai Seidi - dirigeant de la jeunesse bissao-guinéenne

Entretien exclusif pour la JRCF du collectif international :

ADULAI SEIDI

SECRÉTAIRE RÉGIONAL DE LA JAAC/GABU

MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PAIGC/Guinée-Bissau

1.  Quelle est la situation actuelle dans votre pays, la Guinée-Bissau ?

La situation actuelle dans le pays se caractérise par une dégradation politique, sociale et économique, avec le viol total par les autorités putschistes des principaux droits consacrés par la Constitution et les lois de la République.

En l’absence d’un plan d’urgence bien défini, le pays est confronté à l’augmentation galopante des prix des produits de première necéssité, situation qui a provoqué une vague de protestations et de grèves dans les secteurs sociaux, plaçant la Guinée-Bissau sous le spectre d’un bouleversement politique et social.

D’un point de vue politique, il y a un malaise dans la tenue des élections, étant donné que le président de facto de la République a ignoré la position des partis politiques quant à la caducité de la Commision Nationale Electorale et au non-respect de certains délais fixés par la loi pour la réalisation d’un processus de recensement plus transparent, le déclenchement d’une crise post-électorale et ses conséquences éventuelles.

Tout cela dans un climat de terreur et de sécurité concernant l’exercice des droits fondamentaux. Ce dernier a été caractérisé par des actes d’intimidation, des enlèvements, des passages à tabac et des tentatives d’assassinat des opposants politiques. L’affaire la plus récente a eu lieu il y a environ une semaine avec le cambriolage de la résidence de l’analyste et commentateur politique Dr, Marcelino Intupe, avec le passage à tabac de cet avocat qui défend les 21 détenus, soi-disant pour avoir participé à la prétendue tentative de coup d’État du 1er février 2022.

2.  Quelles grandes orientations ont été définies au congrès de son parti;

Les grandes orientations ont porté sur le renouvellement et l’élargissement des organes statutaires, notamment le Bureau politique et le Comité central, en vue de leur adéquation avec les structures de la CNE et du Bureau d’appui technique au processus électoral (GETAP). Une stratégie visant la plus grande implication des dirigeants et  les Responsables des Structures Intermédiaires et de Base dans le processus d’auto-surveillance des Élections, afin de prévenir les fraudes... En outre, il a été recommandé de renforcer le travail politique et idéologique en vue de la plus grande conquête de l’électorat.

3.  Comment analysez-vous la guerre en Ukraine du point de vue guinéen?;

Une guerre inutile, sinon stupide (une adhésion présumée d’un territoire sous administration russe ne justifie pas une réaction aussi forte des pays occidentaux...), qui tend à aggraver la situation économique et sociale dans presque tout le monde, notamment dans les pays dits fragiles comme la Guinée-Bissau, qui dépendent des produits commercialisés et commercialisés à partir de l’Ukraine. Cela reflète d’ailleurs la hausse des prix des produits de base sur le marché.

4.  Quelles sont les perspectives de la jeunesse bissao-guinéenne actuelle?

Les perspectives passent par la tenue des élections et la prise du pouvoir par le PAIGC, par lequel le programme Terra Ranka - qui reflète une vision claire du bien-être de la Guinée-Bissau - peut stimuler le développement du pays, y compris la mise en œuvre, avec succès, de programmes en faveur des jeunes.

5.  Comment le peuple français peut aider le peuple guinéen dans sa lutte actuelle ?;

Plaider auprès des partenaires internationaux pour être plus sensibles et aider le pays dans son processus de relance économique et sociale. En même temps, et dans le cadre de la coopération Sud-Sud, soutenir et aider à encourager des projets sociaux en faveur de la Guinée-Bissau.

Merci à vous.