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JRCF

Coup de gueule contre les anti-humanistes de pacotilles

Coup de gueule contre les anti-humanistes de pacotilles

Avec le début du confinement dans plusieurs pays du monde, nous avons vu réapparaître certains animaux se baladant dans les rues désertes des villes, tout comme l’eau des fleuves (re)devenue claire suite à l’arrêt des activités humaines. De là, on a vu paraître une tonne de commentaires sur les réseaux sociaux de la part d’anonyme (ou non), prétextant une sorte d’écologisme plus ou moins consciemment situé à la limite de la décroissance, sur le retour de l’ordre naturel, accusant l’être humain de tous les maux sur cette terre. C’est autant aux « penseurs » de cette mouvance, qu’à la masse de personnes reprenant sans esprit critique ces idioties, contre qui j’aimerais passer un coup de gueule.

Cette volonté d’accuser l’humanité de tous les maux est très en vogue - sans doute à cause de l’absence de perspective politique, le marxisme étant malheureusement abandonné, même s’il tend à revenir sur le devant de la scène. La position de cette idéologie pseudo-écologiste promeut la Nature – comprendre les animaux, les fleurs et les arbres- sur la civilisation humaine en la mythifiant. Loin d’être le lieu de tous les apaisements comme nous le disent les doctrinaires, la nature par elle-même connaît la faim[1], les maladies[2] et les relations sont autant brutales que dans la civilisation de classe. Certains ont d’autant plus cette vision idyllique que beaucoup d’œuvres crachent sur l’humanité et la culture pour mieux faire l’apologie de la vie sauvage, à l’instar du film Into the wild de Sean Penn (2007) nous narrant l’histoire de Christopher, un étudiant américain décidant de partir en vie aventurière dans la nature sauvage, survivant avec ténacité même s’il finit par tragiquement avaler une plante toxique et par mourir. Et là commence l’idéologie : le film est inspiré d’une histoire vraie. Or dans la vraie vie, Christopher ne meurt pas d’empoisonnement mais de sous-nutrition. Ainsi ses plats à base de plantes n’ont pas pu assurer sa survie dans son idéal fantasmé[3].

Histoire d’enfoncer le clou, je dirais même que l’homme est supérieur en bien des points à l’animal, car il n’est pas seulement mû par ses instincts, mais par sa pensée qui lui permet de préparer dans sa tête une action avant de la faire -comme le disait Marx en faisant dans Le Capital la comparaison entre l’architecte et l’abeille, il développe ses sens, à la capacité de parler et d’écrire son (ou ses) dialecte, par sa physionomie il peut fabriquer de ses mains plusieurs objets tels des maisons ou des vêtements pour se protéger, etc. Bref, c’est sa capacité à se développer qui le rend bien différent de l’animal.

Parlons des parcs et autres endroits naturels tant adorés par nos chers amis écologistes. Les forêts, les fermes, les parcs naturels et autres, sont tous le fruit d’un travail plus ou moins élaboré de l’homme et des rapports économiques humains, et nous renvoyons à ce passage de l’ouvrage La lutte des classes de Domenico Losurdo (page 54-55) :

« sur la planète que l’homme habite, la « nature qui précède l’histoire humaine » et qui est justement pensée en opposition à l’histoire humaine « n’existe nulle part aujourd’hui, sauf peut-être sur quelque île corallienne australienne de formation récente » (MEW, 3 ; 44). La campagne en laquelle cherche refuge Schiller, Daumer et Feuerbach a derrière elle une histoire longue et tourmentée ainsi qu’une gigantesque révolution, la révolution néolithique, qui a comporté l’introduction de l’agriculture et de la zootechnie ainsi que la domestication des animaux : en fait, tout ce qui de nos jours est célébré comme nature éternelle, sous le signe de l’ordre et de la régulation et donc en opposition aux luttes de classes, aux agitations et aux convulsions du monde historique et politique, est le résultat d’un grand bouleversement historique. »

Enfin, cette « pensée » à tendance à nier les efforts déployés par les scientifiques contre le virus car ils ne se contentent pas de dire « l’Humanité est le problème ». Pourtant ils seront bien contents, et c’est normal, de profiter des bienfaits des vaccins si jamais les scientifiques arrivent à en trouver grâce aux recherches et à la coopération internationale, sans chercher je-ne-sais-quel miracle.

Au lieu de gloser sur le retour de la nature, regardez plutôt qui sont les responsables humains (mais guère toute l’humanité) de la catastrophe sanitaire mondiale que nous connaissons aujourd’hui. Constatez que c’est par la recherche scientifique que nous nous en sortirons et non par un miracle. Constatez que c’est par la solidarité humaine que nous nous en sortirons. Ne croyez pas immuables les catégories économiques actuelles, car la classe révolutionnaire, le prolétariat, peut les renverser.

 

Ambroise, militant JRCF.

 

[1] Cela va sans dire que de nombreux pays connaissent des famines, mais il s’agit ici de la question de la gestion des denrées alimentaires (il est hautement prouvé que nous avons les ressources suffisantes pour nourrir toute l’humanité) et non celle qui nous intéresse.

[2] Qui serait bien plus grave sans les hôpitaux, les médicaments, les vaccins, le matériel médical, bref tout ce qui a été construit par des êtres doué d’intelligence et qu’on ne trouve pas immédiatement dans la Nature.

[3] Le film est issu d’un roman biographique dont il semblerait qu’il comporte plusieurs passages s’écartant des faits réellement produits.

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