A propos du résultat des élections au Chili

Le dimanche 19 décembre dernier, le candidat social-démocrate Gabriel Boric, soutenu par le PC chilien, a remporté les élections présidentielles chiliennes avec 56% des voix. Son adversaire José Antonio Kast, pinochetiste affirmé descendant d’anciens nazis, avait fini en tête au premier tour. Ces élections sont des élections régulières prévues dans la constitution actuelle du Chili, constitution qui n’a jamais été abrogée depuis la dictature de Pinochet.

Depuis les grandes mobilisations populaires de 2019, il y a eu un référendum pour une nouvelle constitution où le oui défendu par les forces progressistes l’a emporté donnant lieu à des élections pour une assemblée constituante. Ce processus électoral des deux dernières années, à différence des toutes récentes élections, est extraordinaire. Il a été arraché par le peuple travailleur dans une lutte très dure avec meurtres, mutilations, procès, emprisonnements, viols et agressions sexuelles commis par les représentants de l’Etat chilien. Ces mobilisations portaient et portent une révolte démocratique face au maintien en bonne partie du système politico/juridique de la dictature capitaliste ouverte du général Pinochet et une révolte sociale face au maintien de l’économie néolibérale ultra-inégalitaire chère à Washington et aux Chicago Boys, instaurée à coup de fusils et de sang par les pinochétistes.

L’abstention des classes populaires a été plus importante lors du premier tour que dans le référendum et les élections à constituante. Malgré le processus électoral historique la droite du président Pinera est restée au pouvoir, il n’y a pas de changement notable dans les politiques économiques. La bourgeoisie des quartiers huppés s’est fortement mobilisée, voulant prendre sa revanche sur celles et ceux que depuis deux ans osent contester le système économique et social. Kast est un candidat bourgeois réactionnaire surmédiatisé, les médias ont de plus en plus cette capacité à fabriquer des candidats quasiment de toutes pièces comme Zemmour en France.

Boric est loin d’être Allende, c’est un socialdémocrate trés édulcoré à l'instar d'Alberto Fernandez en Argentine et de nos sociaux libéraux européens. Néanmoins on peut quand même se réjouir de la défaite d’une extrême-droite ultralibérale. Le processus constituant a déjà beaucoup de bâtons dans les roues mis par l’impérialisme et la bourgeoisie chilienne. Il faut noter que Boric représente une social-démocratie favorable au processus constituant, à différence du PS chilien (devancé par celle-ci) qui depuis des décennies n’a pas bougé un petit doigt pour abroger la constitution de la dictature. Cela témoigne d’une avancée des positions du lutte de la classe ouvrière et du peuple du Chili, auquel les JRCF apportent leur soutien, ainsi qu’au PC chilien, dans la lutte contre l’impérialisme et ses laquais bourgeois.

A BAS LA CONSTITUTION DE PINOCHET !

LA PATRIE OU LA MORT !

LE SOCIALISME OU MOURIR !

NOUS VAINCRONS !