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JRCF

Ce fascisant M. Macron la République, mais pas trop (Le gros rouge qui tâche)

« Il y a vraiment une filiation directe entre Emmanuel Macron et Adolphe Thiers. Adolphe Thiers premier ministre de Louis-Philippe, très jeune, comme Macron, et qui revient en 1870 pour installer et conforter la République.

En massacrant les Communards, il sauve la République. Sinon nous aurions eu Lénine Maire de Paris.

Adolphe Thiers, son côté répressif – et Macron l’a été – moins sanglant – avec les gilets jaunes.

L’ordre et les libertés. Il y a une filiation entre Adolphe Thiers et Emmanuel Macron. »

Christophe Barbier[1], novembre 2019

Au début, ce ne fût rien. A peine une légère musique de fond, mais comme une petite mélodie de chambre étouffée. Puis vinrent les clins d’œil, de plus en plus appuyés, et récurrents. Les pieds se frôlant sous la table, les petits sourires gênés, et les promenades discrètes, en amoureux. Et ce fût alors les yeux crevés, les mains arrachées, et les bavures, vite enroulées autour du bavoir brodé en lettres d’or :  « I.G.P.N ». Et enfin, presque comme un aveu, un début de confirmation : Macron et l’extrême-droite, c’était du sérieux. Pas un coup d’un soir, ni une petite amourette pour batifoler : non, du vrai de vrai, c’était fait pour durer. Oh, ils avaient beau jeu les seigneurs de la cour, de nous dire que, non, non, cela n’était pas vrai, quon avait mal entendu, et puis que finalement, peut-être, mais en fait non, et puis, il fait tard, il va pleuvoir, et encore… mais que de toute façon, non, ce n’était pas sérieux. Que c’était nous qui hurlions au fascisme depuis trop longtemps, que c’était une fausse alerte, encore, et que Pierre et le loup… enfin, voilà…

 

Mais la petite musique, contrairement au loup,  n’est pas partie. Elle est allée crescendo, et aujourd’hui, ce n’est plus une petite musique de chambre, c’est une symphonie assourdissante de Beethoven - quoi qu’avec le sens de la mélodie d’un Schönberg. Aux éternels sceptiques, il sera donc bon de dresser un bref tableau des ambiguïtés d’E.Macron, du début de sa carrière politique jusqu’à aujourd’hui, avec l’extrême-droite et la contre-révolution permanente.

Les progressistes sincères ont toujours su qu’il ne serait pas un rempart face à celle-ci : désormais, il faut s’en convaincre, il en est le meilleur tremplin, la meilleur courroie de transmission – d’autant plus efficace qu’elle se cache sous le masque du « centrisme », de la « modération », et du fédéralisme européiste bon teint. Une seule conclusion s'impose à ce panorama : dans tous les épisodes de l’Histoire de France qu’E. Macron a évoqués publiquement, il a toujours pris fait et cause pour la frange la plus réactionnaire des forces en présence. Ceci suffira pour savoir à quoi s’en tenir sur sa vision de la « République », et sur sa ténacité à en combattre le « séparatisme », qu’il a lui-même organisé et pratiqué depuis l’Élysée. Les « happy few »,  les managers radicalisés ont pris le pouvoir, et ils ont déclaré leur sécession avec la République sociale, celle des jacobins, de Babeuf et Robespierre, de Blanqui et de Guingouin. Et ils ne nous laisseront pas de répit, tant que nous ne les aurons pas mis à genoux. Que le prolétariat et les progressistes en tirent toutes les conclusions qui s’imposent.

 

Juillet 2015 : « Il manque un roi à la France »[1]

Alors tout jeune ministre de l’Économie du gouvernement Valls, E.Macron, en assumant son rôle de « jeune premier » au sourire « Colgate », donne une interview saisissante sur la question de la démocratie et de la figure du Roi dans la culture française. On y découvrait alors que pour ce jeune ex-banquier, « la démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude car elle ne se suffit pas à elle-même ». On a depuis pu expérimenter sa vision très particulière de cette incomplétude de la démocratie, entre grands « débats » monologués et flash-ball « bouyaka-bouyaka ! ». Visiblement, cette incomplétude supposée de la démocratie, E. Macron l’a comblée par sa propre personne, et à coups de flash-ball. Dont acte.

Et il poursuivait de plus belle, tel un char en roue libre :

« Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. »

En dehors de ses inexactitudes historiques (le peuple français n’aurait « pas voulu la mort » du roi[2]), cette psychologisation de comptoir de l’Histoire de France est proprement ridicule, et ne mérite pas d’être critiquée. Plus que la nostalgie supposée des français pour la figure du roi, E.Macron nous faisait ici plutôt part de sa propre fascination pour les figures d’autorité « verticale », comme il le dira plus tard, et de sa nostalgie d’un roi de France, ou plutôt, son désir infantile d’en tenir lieu[3]. Cocasse pour celui qui tente aujourd’hui de faire passer une loi contre le « séparatisme » de la République, sans jamais nommer les ennemis mortels et héréditaires de celle-ci : les royalistes et les fascistes.

 

Février 2017 : « La politique, c’est mystique »[4]

Désormais candidat coqueluche des médias, E.Macron marche sur l’eau. Littéralement. Et lévite, visiblement. Voire, selon Paris Match, « fait s’incliner les chèvres[5] ». Là encore, nous sommes transportés dans le royaume de la mystique et du délire, dont Hegel disait qu’en elle, toutes les vaches sont grises. En pleine épistémologie inconsciente subjectiviste et irrationaliste, dont Lukács a montré le lien organique avec le fascisme, E.Macron peut disserter sur tous les sujets : « Dans mes discours, j'essaie de convaincre en donnant à voir ». En plein irrationalisme, il suffit donc de montrer, en bon empiriste, de « donner à voir » (et pas à penser ?), pour faire de la politique. A partir de là, tout peut y passer : E.Macron assume, la « dimension de verticalité » de la politique, la « transcendance » (sic !). Il assume un « charisme » et une  « sacralité » : « la dimension christique, je ne la renie pas ». On est ravi pour lui, même si en bon centriste, il ne la « revendiquera pas » non plus. Nous sommes donc dans le mondes des « visions », où il n’y a plus besoin de « programme », et encore moins de rationalité. On connaissait déjà sa piètre opinion de la démocratie, nous en avons désormais la base épistémologique : le vrai, c’est ce que E.Macron sent intuitivement. La rationalité dans tout ça, c’est « l’ancien monde ». On comprend qu’il soit désormais facile de tout juger en Conseil de défense , couvert par le secret défense.

 

Janvier 2018 : La « République » célèbre Maurras[6]

Début 2018, la Mission aux commémorations nationales, pilotée par le ministère de la Culture, et dans ce cas précis, par l’Élysée, a la bonne idée d’ajouter Charles Maurras à « la liste des anniversaires à célébrer au nom du ministère de la Culture », grâce à l’action militante et enfin récompensée de l’historien royaliste Olivier Dard. Le curriculum vitae de Charles Maurras n’est plus à faire, malgré les sophistes et autres révisionnistes patentés qui s’évertuent à vouloir le blanchir : monarchiste, cléricaliste extrémiste, théoricien du « nationalisme intégral » et d’un antisémitisme acharné, l’homme s’est vu flatté et ménagé et par Vichy et par l’occupant nazi[7]. Amateur d’une violence sans nom (lors de Front Populaire, il appelait hebdomadairement dans la presse à assassiner Léon Blum, tout en se faisant élire à l’Académie française), il fût à la Libération déclaré coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale. Il n’y eu probablement que peu d’ennemis aussi acharnés de la République que Charles Maurras dans toute l’Histoire de France : que la « République Française » se décide à commémorer un personnage aussi abject en dit long sur la conception que ces gens se font de la « République ». L’hommage fût annulé devant la polémique, mais la tentative reste.[8]

 

Avril 2018, acte I : « Le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé »[9]

Invité à la Conférence des Évêques de France, E.Macron en profite pour tenir un discours où il incite les catholiques à réinvestir la scène politique en tant que catholiques, en y apportant « leur propre vision de la foi ». Bafouant ainsi le principe fondateur de la République, qui est de tout reconnaître aux croyants en tant que citoyens, et de tout leur refuser en tant que croyants, E.Macron, comme à son habitude, veut faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers. Ainsi, chaque communauté religieuse (et autre ?), serait donc appelée à apporter sa propre pierre à l’édifice de la Cité – à moins que ce privilège ne soit reconnu qu’aux seuls catholiques par la République ? Là encore, E.Macron joue sur l’ambiguïté : quelques accents communautaristes, qui pourraient passer pour du gauchisme ou de la sociale-démocratie pourrissante, et des sous-entendus réactionnaires sur la France éternelle, blanche et chrétienne. Puisqu’on n’a jamais entendu E.Macron dire aux musulmans français qu’ils devaient investir la scène politique en tant que musulmans, chacun en tirera les conséquences qu’il faut.

Pire, il enfonce le clou, plus tard dans la soirée : « Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, et qu’il vous importe à vous comme à moi de le réparer ». A ce niveau-là, c’est une trahison pure et simple du principe de laïcité, que le même individu tente de brandir pourtant dès qu’il en a l’occasion ! On retrouve ici l’idée qu’il existe, entre l’État Français et l’Église catholique une sorte de lien privilégié, et qu’il faudrait soigner et conserver. Pire encore, on retrouve l’idée que la loi de laïcité de 1905 aurait « abîmé » ce lien si particulier, et qu’il faudrait le « réparer ». Pour être tout à fait exact, la loi de laïcité de 1905 n’a pas « abîmé » le lien entre l’Église et l’État : elle l’a détruit et annihilé. Article 2 de la présente loi : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». La Loi de 1905 signifie que l’État ne reconnaît aucun culte, et que donc, par conséquent, aucun lien ne peut exister, en dehors d’une simple reconnaissance administrative de l’organisation religieuse comme n’importe quelle association civique. L’Église catholique « universelle » se voit donc ramenée au même rang qu’un club de pétanque amateur de quartier. Tout autre interprétation de la loi de 1905 est une trahison de son esprit, et de sa lettre. Une telle volonté d’accorder au catholicisme un lien privilégié avec la République et la France nous renvoie aux interprétations les plus réactionnaires, les plus contre-révolutionnaires de l’histoire de France. On apprendra aussi avec étonnement que la question du « salut » devrait intéresser tous les citoyens, croyants ou non : désormais, la politique, si elle n’est plus en charge « du bonheur des peuples », comme se plaisait à le raconter le triste sire Jean-Claude Juncker, se voit néanmoins charger d’« instiller », grâce à la « part catholique de la France » la « question intranquille du salut ». Joli retournement messieurs les européistes !

On ne s’étonnera donc pas que la hiérarchie ecclésiastique à applaudi à tout rompre à tant de bondieuseries anti-républicaines :  « J’ai bu du petit-lait, résumait le père Laurent Stalla-Bourdillon, aumônier des parlementaires. Il tend une perche à l’Église. Retisser des liens, c’est aussi faire en sorte que les religions ne se nécrosent pas seules dans leur coin. » « C’était absolument remarquable. Un discours fondateur sur la laïcité, sur la juste articulation du politique et du religieux, la place fécondante du questionnement, le caractère indispensable de la question du sens », expliquait Mgr Antoine de Romanet, évêque aux armées. »

 

Avril 2018, acte 2 : « J’assume la verticalité du pouvoir »[10]

Fantasque, E.Macron persiste et signe dans sa vision « verticale » et « jupitérienne » du pouvoir, sans craindre la crise de mégalomanie, lui qui se surnomme, de façon imprudente, « le maître des horloges ». Il se voit même, sans fausse modestie, comme « l'émanation du goût du peuple français pour le romanesque ». Défense de rire. Le tableau serait juste désopilant si le sire ne distillait pas ici et là une vision inquiétante de ce que doit être le « chef » en politique, un thème cher à l’extrême-droite : « la fonction présidentielle dans la France démocratique contemporaine doit être exercée par quelqu'un qui, sans estimer être la source de toute chose, doit conduire la société à force de convictions, d'actions et donner un sens clair à sa démarche ». Une vision inquiétante se dessine alors : celle d’un chef implacable qui, par lui seul et grâce à ses convictions, conduit, de force, la société là où elle ne veut pas aller, par des réformes brutales et « verticales ». Et de conclure : « J'assume les choix qui sont faits, et je hais l'exercice consistant à expliquer les leviers d'une décision ». Cela, on l’avait remarqué : difficile pour un irrationaliste d’expliquer les mécanismes de ses décisions irrationnelles, cela relèverait d’une sorte de supplice antique, comme un Tantale, mais version banquier de chez Rothschild ! Comme en Conseil de défense, sur-utilisé ces derniers temps, le chef juge seul dans sa subjectivité ce qui est bon pour la nation. Après tout, l’État, c’est lui.

 

Mai 2018 : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée »[11]

La folie des grandeurs le guette. Il marche sur l’eau. Plus pour longtemps, mais il ne le sait pas encore. Benalla est un nom encore inconnu du grand public. Les Gilets Jaunes relèvent de la science-fiction. Il est encore un dieu vivant pour les médias. Pur et immaculé. Il peut tout se permettre. Alors il se lâche, et, faisant référence à l’épisode de la Commune de 1871, il explique que la République fut sauvé à Versailles. Et que donc, la République, c’est les versaillais. C’est Thiers, et les orléanistes, ces monarchistes admirateurs de Louis-Philippe. Les auteurs de la semaine sanglante, les collaborateurs de Bismarck. Ceux qui ont vendu un Paris populaire invaincu aux armées prussiennes. Ceux qui ont déclarés que « la République sera conservatrice, ou elle ne sera pas ». Les historiens n’en croient pas leurs oreilles devant tant d’outrecuidance. Certains journalistes commencent même à hésiter . N’en ferait-il pas un peu trop ? Ainsi commençait à se dessiner l’idée que E.Macron se faisait de la République : la même que celle d’Adolphe Thiers, c’est à dire la République conservatrice, la République qui fait le même travail que la Monarchie de Juillet. Ainsi, il n’y a plus de contradiction : E.Macron peut célébrer dans le catholicisme et la monarchie la même chose qu’il célèbre dans la République conservatrice – la fin de l’Histoire, et le triomphe hégémonique, outrecuidant d’arrogance d’une bourgeoisie qui pense avoir tout gagné. On le verra, cette petite phrase n’avait rien d’anodin, preuve que pour un Seigneur de la terre sorti de la « Start-up nation », le garçon a de la suite dans les idées.

 

Novembre 2018 : « Pétain fut un grand soldat »

Nous sommes à quelques jours de la vague Gilets jaunes qui va déferler sur la France et faire trembler le pouvoir. L’affaire Benalla a écorné « Jupiter », mais il lui reste encore de l’orgueil. Plus pour longtemps, lui qui tremblera bientôt comme un rat devant la colère populaire. Alors le mortel qui se croyait immortel s’offre un dernier hybris éclatant, ouvert et assumé, avant que la Némésis gilet-jaunienne ne vienne le chercher, lui qui l’avait tellement réclamé : le Maréchal Pétain a été « pendant la Première guerre mondiale un grand soldat ». Même si (« en même temps » oblige), il a ensuite fait des « choix funestes ». Rendre hommage à un des artisans de la boucherie impérialiste de 14-18 n’a rien de surprenant de la part d’un défenseur de l’appareil d’État bourgeois – s’attacher à défendre en particulier celle de Pétain aurait quelque chose d’incompréhensible si l’on se refusait d’admettre le lien profond, organique, que E. Macron entretient avec la pensée d’extrême-droite. Il aurait pu choisir de mettre en avant des commandants de la première grande guerre impérialiste moins polémiques aux yeux du grand public : Foch, Joffre, ou d’autres. Mais non, il persiste à vouloir défendre son choix d’y inclure Pétain. Il ne supporte pas la critique, ne reconnaît aucune erreur. Car à ses yeux, il n’y en a pas. Et en effet, si l’on comprend à quelle point sa vision de l’Histoire est phagocytée par celle de l’extrême-droite, il n’y a là aucune faute logique. Et celle-ci ne s’y trompe pas, le député frontiste Sébastien Chenu estimant qu'Emmanuel Macron « a raison sur le rôle de Pétain dans la victoire de 14-18 ». C’est une face que l’on ne s’attendait peut-être pas forcément à voir en 2017 : celle de la « Start-up nation », « jeune, dynamique et disruptive » prendre comme figures tutélaires Thiers, Pétain, ou Maurras. Mais c’est le juste hommage que le néo-fascisme rend à l’archéo-fascisme.

 

Octobre 2019, Interview à Valeurs actuelles : « [Julien Odoul] s’est fait baiser ! »[12] 

La France découvre, stupéfaite, les liens assez cordiaux que le chef de l’État, en bon « centriste », entretient avec la droite la plus extrême. On l’y découvre, discutant affablement avec les journalistes de Geoffroy Lejeune, dont la ligne est des plus vichystes qui soit. On apprend qu’il lit avec assiduité la prose infâme de ces port-plumes prostitués : « C’est un très bon journal, il faut le lire pour savoir ce que pense la droite ». Un « très bon journal » : on s’en souviendra devant les Unes abjectes et racoleuses de l'hebdomadaire « de toutes les droites ». Le tout est organisé par Bruno Roger-Petit, ancien éditorialiste à Challenge, magasin plus que libéral, qui entretient d’excellents rapports personnels avec  Geoffroy Lejeune (ils vont au Parc des Princes ensemble, nous dit-on…). Là encore, le libéralisme sait fricoter avec l’extrême-droite, et le néo-fascisme est encore une fois fasciné par l’archéo-fascisme.

Pour ce qui est du contenu proprement dit de l’interview, E.Macron y défend toujours son « en même temps », mais qui commence à très sérieusement pencher vers la droite, et pas qu’un peu. Il y défend donc la notion de « débat sur l’identité nationale », critique les « droit-de-l’hommistes » associatifs et veut parvenir à 100 % de reconduites à la frontière exécutées pour les migrants à la fin du quinquennat. Beau programme, le RN va devoir déposer plainte pour plagiat… Il y défend par ailleurs l’abject Julien Odoul, le conseiller régional frontiste qui s’était lâchement attaqué en public à une mère voilée qui accompagnait son fils à une sortie scolaire, avant que ses comparses ne la pourchasse en pleurs dans les sanitaires pour l’insulter et la harceler. De biens belles méthodes nobles et chevaleresques, que notre cher chef de l’État ne condamne pas : « Il s’est fait baiser ! » lâche-il avec tact. D’ailleurs, la mère était militante à ce qu’il nous dit, ce qui justifierait une telle humiliation publique et une telle agression.

 

Février 2020 : « Le pays réel » et le « pays légal »[13]

Pour la deuxième fois, mais pas la dernière, Charles Maurras s’invite dans le quinquennat d’E.Macron. Étrange ténacité de références pour un théoricien que tout semble éloigner des écoles de commerces et de la « Start-up nation » ! Et pourtant, les faits sont têtus. Devant les députés, il reprend les deux concepts du fondateur du « nationalisme intégral » : « Le problème qu’on a, politiquement, c’est qu’on a pu donner le sentiment à nos concitoyens qu’il y avait un pays légal et un pays réel. Et que nous on savait s’occuper du pays légal - moi le premier , et que le pays réel ne bougeait pas ». Chez Maurras, le « pays réel » est censé être la France éternelle, charnelle, profondément monarchiste ; là où le « pays légal » est la République, planant au-dessus du « pays réel », sans le comprendre. Et sans pouvoir le comprendre, car bien sûr, elle est profondément infiltrée et dirigée par les « quatre États confédérés » : les Juifs bien sûr, mais aussi les Francs-maçons, les protestants, et les « métèques ». Charmante référence, et très républicaine par ailleurs !

Il faut ici lever un malentendu : beaucoup de journalistes et de commentateurs ont voulu noyer le poisson en disant que cette référence au « pays réel » était devenue courante en politique. Sans avancer d’ailleurs beaucoup de preuves. Car si le discours volontairement confus sur la déconnexion entre le « peuple » et les « élites » est devenu effectivement un topos de ces dernières décennies, la plupart des hommes politiques bourgeois employaient des expressions vagues, du type « la France d’en bas et celle d’en haut » de Raffarin, ou, sur un mode plus populiste, « la France qui se lève tôt » d’un Sarkozy. Mais la référence à Charles Maurras, par « le pays réel » est inédite, et marque un saut qualitatif, quoi qu’en dise les éberlués de la presse mainstream. On a beau s’en défendre à l’Élysée, E.Macron a bien repris à son compte un concept d’extrême-droite et royaliste. Cela n’en fait pas pour autant un monarchiste ou un fasciste convaincu, mais cela instille une petite musique, une toile de fond, dont l’ensemble pointe clairement, malgré les ambiguïtés, vers une même direction ; le trio très progressiste et républicain de Thiers, Pétain, et Maurras.

Par ailleurs, une autre phrase de cette allocution aurait mérité d’être relevée : « l’insécurité, c’est le sentiment d’insécurité ». Logique absurde et baroque qui identifie une chose et le sentiment de cette chose, et qui marque bien le subjectivisme profond de cette pensée politique, et son irrationalisme congénital. Or, tout lecteur de Lukács en sera convaincu : les chemins de l’irrationalisme sont ceux qui mènent tout droit au fascisme ouvert, car par la fascisation, ils en préparent l’avènement.

 

Septembre 2020 : « Célébration des 150 ans de la République »[14]

Une surprise nous attendait encore, celui du choix de la célébration des « 150 ans en République ». L’intitulé nous a, au premier abord, surpris, car un rapide calcul élémentaire nous a vite permis de comprendre que l’on parlait bien de la date de création de la IIIe République. Or, la chose étonnante, c’est que la commémoration était présentée, non pas comme la création de la IIIe République, mais de la République tout court. Exit donc la Iere et la IIe République. L’histoire de la République plus ou moins commencé avec la IIIe.

Jouant au citoyen naïf, mais honnête, on pourrait poser la question : mais pourquoi diable la IIIe République en particulier ? Et pourquoi présenter la chose comme étant la commémoration de la naissance de la République tout court ? Car, il y aurait des raisons d’être fiers de la Ier République, qui a, entre autres mille choses, aboli l’immonde esclavage encore en vigueur dans les colonies, instauré une égalité juridique entre les citoyens, et émancipé enfin politiquement les juifs français. Il est vrai que la « Terreur » aurait de quoi décourager l’honnête homme, et de le faire douter. Alors soit, suivons-le : pourquoi ne pas commémorer la IIe République, qui abolit définitivement l’esclavage en France, et ce, sans retour ? N’est-ce pas un noble mérite de cette République ? Il n’y a rien en elle qui pourrait effrayer l’honnête homme après tout, point de Terreur cette fois-ci. Mais soyons un peu ronchons, et refusons celle-ci : pourquoi ne pas plutôt mettre en avant la IVe République, qui malgré ses défauts et son caractère de classe fût tout de même née de le Résistance et de la lutte anti-fasciste ? Et même la Ve République, malgré son autoritarisme foncier, ne dit-elle pas dans l’article 1 de sa constitution que la République est une « République sociale » ? Pourquoi diantre aller chercher la IIIe en particulier ?

La réponse est dans la question. C’est qu’il s’agit, de toutes les républiques françaises, de la plus réactionnaire de toutes, de la « République conservatrice » des orléanistes opposée à la « République sociale » des jacobins. Pour qui se souvient que, pour E.Macron, c’est Versailles et Adolphe Thiers qui en 1871 ont « sauvé la République », la chose ne sera guère surprenante. Le modèle républicain de E.Macron, et il le prouve une fois de plus, c’est la IIIe République, la conservatrice, la tueuse de communards. Au point de tenter d’effacer de la mémoire la République jacobine, et celle de 1848-1852. Ici, Macron ne fait que confirmer sa vision de l’histoire de France, et le fait que sa petite sortie de mai 2018 n’était pas un hasard. Au risque d’ailleurs d’enfreindre l’article  1 de la constitution de la Ve République, qui précise bien que la République est une « République sociale », et pas une « République conservatrice ».

 

Novembre 2020 : un « off » sur le « grand remplacement »[15]

L’information vaut ce qu’elle vaut, mais elle n’est pas anodine dans le bref tableau que nous dressons : disons qu’elle est une note qui ne discorde pas avec l’ensemble, et s’insère même au contraire de façon inquiétante en lui. Aux dires de Marc Endeweld, journaliste auteur de plusieurs enquêtes sur E.Macron, celui-ci utiliserait, selon les sources de ce journaliste, de façon « obsessionnelle » ces derniers mois, le concept de « grand remplacement » devant ses conseillers, et se montrerait très attentif aux thèses d’E. Zemmour. Tout d’abord, pour le lecteur non-familier de la presse d’extrême-droite, qu’est-ce que le « grand remplacement » ? Ce « concept » viserait à illustrer selon l’extrême-droite le « remplacement » massif des populations blanches, européennes et chrétiennes (ou de « culture chrétienne »), par des populations extra-européennes et non-chrétiennes – parfois avec la complicité des « élites mondialisées ». Bref, on a là une théorie à fort caractère racialiste, complètement paranoïaque, et frôlant le délire complotiste à plusieurs reprises. Si E.Macron reprend effectivement ce concept à son compte, c’est extrêmement grave, et cela montrerait la prégnance de la pensée d’extrême-droite sur lui-même et son entourage. Car la conséquence logique de ce « grand remplacement » supposé n’est même pas « l’immigration zéro » (ce serait trop « tiède », et trop tard), mais carrément la « réémigration », le raccompagnement forcé des immigrés et descendants d’immigrés (quand bien même ils auraient acquis la nationalité française !) dans un supposé « pays d’origine ». Bref, on est ici aux confins du délire paranoïaque d’extrême-droite, et bien loin de toute pensée « centriste » et « modérée » que prétend incarner E.Macron. Cependant, ce ne serait pas la première fois que E.Macron reprendrait un concept, sans en tirer aucune conséquence : chez les hommes de sa classe, la pensée n’oblige à rien – on peut lancer une thèse ou un concept en l’air, et n’en tirer strictement aucune conséquence concrète. On utilise alors le concept comme un slogan : un mot vidé de toute signification, ou un signifiant sans signifié.

Bien sûr, un « off » n’est pas une déclaration publique, et en l’absence d’aveu de l’intéressé, il est strictement invérifiable. Il ne vaut que ce que vaut la source, et le journaliste qui le rapporte. A ce titre, le CV de Marc Endeweld[16] est à la fois assez classique (il a travaillé longtemps pour beaucoup de grands médias tout à fait sérieux et reconnus[17]), et très solide (il a révélé un certain nombre d’affaires sur France Télévision, Areva, N.Sarkozy et Bygmalion, entre autres). On semble donc avoir à faire à un journaliste sérieux, et qui ne court pas après le buzz : ayant une carrière, il serait absurde pour lui de mentir et de risquer de se décrédibiliser auprès de ses confrères et de ses potentiels employeurs. D’autant qu’il est aussi l’auteur d’un précédent livre-enquête sur E.Macron, paru en 2015, où il révélait déjà ses ambitions présidentielles, et d’un autre en 2019. Ses sources dans l’entourage d’E.Macron sont donc anciennes, et solides, puisqu’elles ont fourni la matière à deux livres, tous deux parus dans des grandes maisons d’éditions. Le « off » semble donc pouvoir prétendre à un certain crédit : même s’il n’est pas parole d’évangile, on ne peut pas le balayer d’un revers de main comme étant simplement trop « dérangeant » pour mériter d’être pris en compte.

D’autant que le journaliste poursuit en affirmant que pour Macron, l’identité de la France serait au fond « profondément chrétienne ». Qu’y aurait-il d’étonnant là chez un homme qui cite Maurras, fait l’éloge de Pétain et de Thiers, et déclare vouloir « réparer le lien abîmé entre l’Église et l’État » ? En vérité, pas grand-chose, et ce « off » ne fait que nous confirmer qu’en privé, E.Macron est encore plus clair que ce qu’il laisse transparaître en public sur sa relation très profonde à la pensée d’extrême-droite. La seule question qui est laissée en suspens dans cette affaire, c’est : jusqu’où E.Macron ira-il dans sa permissivité à la pensée d’extrême-droite ? Jusqu’ici, impossible de le dire, mais la hargne d’un Didier Lallement et de ses chiens fous lâchés sur le peuple nous en donne déjà un glacial aperçu.

 

Décembre 2020, acte I, interview à l’Express :  « ...mais je trouve absurde de dire que Maurras ne doit plus exister »[18]

A peine diagnostiqué du Covid et confiné à Versailles, E.Macron ne trouve rien de mieux que de donner une interview à l’Express pour persister et signer : oui, il a eu raison de vouloir rendre hommage à Pétain et à Maurras, car voyez-vous, il ne faut pas vouloir « abolir la complexité », et malheureusement, de nos jours « la victime a raison sur tout » (sic !). Il faut rendre hommage à Maurras car il serait « absurde de dire que [Celui-ci] ne doit plus exister ». Autant d’abnégation et d’insistance sur des sujets aussi sensibles et marginaux en France en 2020 (qui en France dans les masses connaît aujourd’hui sérieusement Maurras ?) interpellent et interrogent. On sent bien qu’il y a là une fixation bien particulière : à l’extrême rigueur, E.Macron pourrait être discret sur de tels sujets, ne pas trop insister, mais non – c’est plus fort que lui, il doit le dire : on a le droit de vouloir commémorer Maurras et Pétain. D’un strict point de vue de stratégie électoraliste ou de « com’ », cette position est absurde, et risque de fragiliser électoralement le président Macron en le faisant apparaître pour ce qu’il est : un non-rempart à l’extrême-droite. On est donc en droit de s’interroger sur de telles obsessions (deux références à Pétain et Thiers, trois à Maurras), exposées publiquement, et si peu compatibles avec l’image de la « Start-up Nation » jeune dynamique et disruptive. Avec du mauvais esprit, il y a là tous les signes caractéristiques du refoulement : le néo-fascisme veut apparaître comme un barrage à l’archéo-fascisme, mais en même temps, il ne peut s’empêcher de « somatiser » par des symptômes, et de reconnaître dans ce dernier son ancêtre et son modèle inconscient. Négliger une telle lecture des événements serait démobilisant pour les progressistes sincères, car ils continueraient à voir dans ces véritables « actes manqués politiques » le simple signe que E.Macron est une « passoire[19] » vis-à-vis de l’extrême-droite. Mais la vérité est bien pire que ça : E.Macron est un tremplin actif, une courroie de transmission effective de l’extrême-droite, et non pas un simple élément passif ne sachant pas trop ce qu’il fait[20].

E.Macron remplit parfaitement son rôle historique : le passage de relais du néo-fascisme à l’archéo-fascisme devant une crise de plus en plus incontrôlable[21]. La seule question qu’on doive se poser, après avoir ouvert les yeux sur ce sujet est la suivante : comment arrêter la catastrophe annoncée ?

 

Décembre 2020, acte II : Bruno Roger-Petit, conseiller à l’Élysée, déjeune avec Marion Maréchal[22]

Enfin, dernière péripétie en date à notre tableau, Le Monde a révélé fin décembre 2020 que Bruno Roger-Petit, conseiller d’E.Macron et ancien éditorialiste au très libéral Challenge, avait déjeuné avec Marion Maréchale-Le Pen en octobre 2020 pour un tête-à-tête très politique – fait d’ailleurs rapidement reconnu par les deux intéressés. La rencontre ayant été permise par les liens très rapprochés qu’entretiennent  Bruno Roger-Petit et Geoffroy Lejeune, éditorialiste à Valeurs Actuelles, l’épisode atteste une fois de plus la proximité de la « Macronie » avec l’extrême-droite, y compris au niveau des liens personnels. Fait intéressant, si la chose dérange les élus de base de LREM (les fameux « députés Playmobil »), assez naïfs pour croire à la propagande de leur propre camp, elle est totalement assumée au sommet de l’Élysée ne serait-ce que par un silence tacite[23]. Là encore, la chose isolée est anecdotique, mais mise dans le tableau d’ensemble que nous avons voulu dresser, elle est au contraire parfaitement cohérente.

 

Bref, en un mot comme en cent : Macron, c’est Brüning[24]. Le plus tôt les progressistes le comprendront, le plus tôt ils pourront en tirer toutes les conclusions pratiques qui s’imposent : reconstruire en vitesse le camp des travailleurs autour d’un authentique parti prolétarien, pour pouvoir combattre la vague qui menace de tous nous écraser. Nos ennemis ne nous feront pas de cadeaux : à nous de nous préparer, car la « Start-up nation » commence seulement à montrer son vrai visage. Et loin des images sexy et ludiques, elle nous montre derrière son masque « instagramable » la version la plus réactionnaire de l’histoire de France. A nous de lui opposer son visage le plus révolutionnaire – et de gagner. Car jamais Louis-Phillipe, Thiers, Pétain et Maurras ne gagneront dans notre patrie face à Robespierre, Babeuf, Blanqui et Guignouin.

 

Notes de bas de page:

1- https://twitter.com/philippemurer/status/1195741240442138625?lang=fr

2- https://lelab.europe1.fr/pour-emmanuel-macron-il-manque-un-roi-a-la-france-1365792 : l’interview originale, donnée au magazine « Le 1 » a mystérieusement disparu du site de celui-ci.

3- https://www.lesinrocks.com/2018/12/13/actualite/societe/video-fils-de-pute-dans-ta-gueule-quand-la-police-crie-de-joie-en-tirant-sur-les-gilets-jaunes/

4- Sur ce sujet polémique, on consultera le livre classique de A. Soboul, Le procès de Louis XVI

5-Au point qu’un de ses proches l’aurait rappelé à l’ordre, si on doit en croire les « off »: https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/emmanuel-macron-rabroue-par-un-fidele-tu-ne-pourras-jamais-etre-roi_446472

6- https://www.lejdd.fr/Politique/Emmanuel-Macron-confidences-sacrees-84674

7- sic!https://www.marianne.net/politique/quand-paris-match-raconte-le-glorieux-voyage-des-macron-en-inde?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#link_time=1521224804
8-https://www.lemonde.fr/blog/antiracisme/2018/01/27/letrange-surprise-de-la-celebration-de-charles-maurras/
9- Qui durant l’occupation l’autorisèrent à conserver son permis de port d’armes ! Que certains ne viennent pas après nous expliquer qu’il était un vrai résistant...
10-Pour plus de détails sur ce dossier, voir https://www.les-crises.fr/?s=Maurras, site qui a fait un remarquable travail militant à ce moment-là.

11-https://www.lemonde.fr/religions/article/2018/04/10/macron-veut-reparer-le-lien-entre-l-eglise-catholique-et-l-etat_5283135_1653130.html

12- https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/27/emmanuel-macron-paradoxalement-ce-qui-me-rend-optimiste-c-est-que-l-histoire-en-europe-redevient-tragique_5291503_3232.html https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/04/27/25001-20180427ARTFIG00298-macron-assume-totalement-la-verticalite-du-pouvoir-presidentiel.php

13- https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-10-mai-2018

14-https://www.huffingtonpost.fr/entry/emmanuel-macron-dans-valeurs-actuelles_fr_5db9c973e4b066da552b0af2

15- https://www.lefigaro.fr/politique/pays-reel-contre-pays-legal-quand-macron-reprend-le-nationaliste-maurras-20200212

https://www.la-croix.com/France/Politique/Quand-Emmanuel-Macron-cite-Maurras-devant-deputes-2020-02-12-1201077909

16- https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/09/04/150-ans-en-republique

17- https://twitter.com/LibreQg/status/1331198582351925252

18- https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Endeweld

19- Entre autres : Le Monde diplomatique, Marianne, Têtu, les Inrocks, Politis, Alternatives Economiques

20- https://www.lexpress.fr/actualite/politique/exclusif-identite-crise-sanitaire-complotisme-macron-l-entretien-confession_2141234.html

https://www.lefigaro.fr/politique/complotisme-integration-petain-et-privilege-blanc-les-grands-sujets-de-l-interview-de-macron-a-l-express-20201222

21- Selon le mot de C. Autain

22- Ce que F. Lordon a commencé à parfaitement entrevoir dans un de ses derniers articles : https://blog.mondediplo.net/cap-au-pire

23- Au point que certaines parties de la très grande bourgeoisie est en train de virer ouvertement archéo-fasciste, par exemple Bolloré : https://lecourrier-du-soir.com/presidentielle-2022-macron-declare-la-guerre-a-bollore-pour-le-controle-des-medias-francais/. Un Bernard Arnault, qui a vu sa colossale fortune entamée par les mesures sanitaires ne restera pas sans rien faire, face à un gouvernement Macron qui tient à les maintenir, car contrairement à ce que pensent certains, les confinements à répétition ont favorisés certains secteurs de la très haute-bourgeoisie au détriment d’autres. On doit donc s’attendre très prochainement à une scission très profonde, presque sur le modèle américain, entre différentes parties de la très haute bourgeoisie française.

24- https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/27/un-conseiller-d-emmanuel-macron-a-dejeune-secretement-avec-marion-marechal-en-octobre-a-paris_6064601_823448.html

25- https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/28/trouble-dans-la-majorite-apres-un-dejeuner-entre-un-conseiller-de-macron-et-marion-marechal_6064656_823448.html

26- Chancelier du Reich en Allemagne de 1930 à 1932, il appliqua une brutale « cure d’assainissement » libérale des finances publiques en pleine crise de 1929, et pris l’habitude de court-circuiter le parlement en recourant constamment aux décrets présidentiels, minant donc de l’intérieur le légalisme bourgeois, tout en laissant plus ou moins la main libre aux milices nazies. Tétanisé, le SPD social-démocrate refusa de le faire tomber lorsque c’était encore possible, car il craignait (défense de rire) la montée du NSDAP en cas de dissolution du Parlement. Résultat, le SPD a laissé les mains libres à Brüning, n’a pas empêché la montée du nazisme et l’accession au pouvoir du NSDAP.

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