Pour la renaissance d’une jeunesse franchement communiste. Dossier spécial : centenaire du Congrès de Tours 1ère partie

En cette année 2020, nous communistes, fêtons plusieurs événements :  le congrès de Paris qui fit naître le Mouvement Jeunesse Communiste de France ou MJCF et le congrès de Tours qui fit naître la SFIC-PC (qui deviendra plus tard Parti Communiste Français ou PCF). Pour fêter ces événements historiques, les JRCF rappellent l’importance de recréer un puissant mouvement de jeunesse communiste combative en France et un parti communiste français sur des bases marxistes-léninistes, pour faire face à l’UE, l’euro, l’OTAN et la logique économique capitaliste. Dans cette première partie nous verrons l’histoire des MJCF et de leurs luttes, et apporterons une critique de leur euro-mutation et de leur abandon des idées marxistes-léninistes qui s’en suivirent. La seconde constituera une critique de leurs 160 revendications énoncée leur du 42° congrès.

L’histoire des MJCF (Mouvement Jeunesse Communiste de France).

Pour parler de l’histoire du Mouvement Jeunesse Communiste de France il faut parler de l’internationale des Jeunes Communistes ou IJC[1]. Elle dura 24 ans de 1919 à 1943 et regroupa toutes les organisations de jeunesse issues des partis communistes. L’internationale des jeunes communistes débattit sur les différentes stratégies à adopter, les relations entre les organisations de jeunesse et les partis communistes, la stratégie de classe contre classe ou de front populaire. Cette organisation a été créée après deux événements historiques clés. D’abord la première guerre mondiale, qui dura 4 ans et fit plusieurs millions de morts ; l’une des guerres impérialistes les plus violentes de l’histoire et qui ancra les idées anti-impérialiste et antimilitariste dans l’IJC. Puis la révolution bolchévique d’Octobre 1917 qui en 1922 fera naître l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques ou URSS. L’IJC fit 6 congrès jusqu’en 1935 et fut ensuite dissoute en 1943 en même temps que la IIIème Internationale. Mais en novembre 1945, après la défaite de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945[2], à l’initiative de Joseph Staline et Winston Churchill, la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique est créée. Cette organisation a été créée sur des bases pacifique et démocratique, avec une assez large base idéologique. Au début de la guerre froide, plusieurs organisations de jeunesse issues des pays de l’ouest partirent de la FMJD laissant ainsi les organisations de jeunesse de l’est, communistes et anti-impérialistes, majoritaires ; sachant que la fédération était fortement financée par les pays socialistes, dont l’URSS en tête. A la chute des pays socialistes, la FMDJ ne reçut plus d’aide financière mais continua à exister et à porter les idées anti-impérialistes.

Après avoir fait un bref résumé historique de l’internationale des jeunes communistes, nous allons revenir en arrière, particulièrement à l’automne 1920, à la veille du congrès de Tours qui fit naître la SFIC-PC (Section française de l’Internationale communiste-Parti Communiste). C’est à cette période que la jeunesse socialiste française vota à 75% des voix l’adhésion à l’IJC, ce qui permit de se séparer de la social-démocratie en devenant une organisation de jeunesse communiste. En 1921, les jeunes socialistes-communistes sont nés et deviennent Fédération nationale des jeunesses communistes de France. C’est en 1956 qu’ils se rebaptisèrent MJCF ou Mouvement de la Jeunesse Communiste de France[3].

Les MJCF menèrent des luttes de grande importance dont voici les plus marquantes :

• Dans les années 20, le gouvernement français Raymond Poincaré décide d’envahir la Ruhr en Allemagne, les MJCF et leur camarade allemand font des commune, collage, distribution de tract etc. 
• Dans les années 30, alors que le fascisme prend le pouvoir en Italie et en Allemagne, les MJCF et le PCF se lancent dans la lutte antifasciste avec une stratégie de front populaire.  
• En 1939 les MJCF et le PCF sont interdits en France, mais cela ne les empêcha pas de continuer à mener une résistance clandestine face à l’Allemagne nazie et au régime de Vichy dirigé par Pétain. Ce sont principalement des étudiants et jeunes communistes qui menèrent le défilé patriotique du 11 novembre 1940 sur les Champs Élysées, en pleine occupation.
• Les MJCF, en 1957, mènent une campagne contre l’OTAN et particulièrement le général Speidel qui était un ancien chef d’état-major sous le commandement de Rommel et qui est responsable de la mort de plusieurs parents de jeunes communistes, durant l’occupation du pays par l’Allemagne nazie.
• Les MJCF font plusieurs manifestations contre la guerre d’Algérie, 1954-1962 et demandent la paix.

Les MJCF participèrent à d’autres luttes comme mai 68, mais à partir des années 2000, les MJCF et leur aîné le PCF subirent de profondes mutations - notamment à cause de Robert Hue, candidat à l’élection présidentielle de 2002, qui porta un coup fatal aux idées marxistes-léninistes et lança le PCF vers un eurocommunisme en acceptant de rester dans l’Union européenne et d’embrasser l’euro. Le mouvement de jeunesse communiste de France rompit avec les symboles du communisme, notamment la faucille et le marteau représentant l’union entre les ouvriers et les paysans. Il abandonna le centralisme démocratique, la dictature du prolétariat, et renia l’histoire de l’URSS en acceptant les mensonges proférés par la classe bourgeoise sur Staline[4] et le Goulag[5].

Face à cette mutation sociale-démocrate, il est plus qu’urgent de faire renaître un mouvement de jeunesse communiste sur des bases marxistes-léninistes, et c’est ce que font les JRCF (Jeunes Renaissance Communiste en France). Dans la deuxième partie à suivre de l’article nous apporterons une critique des 160 engagements des MJCF pris dans leur texte du 42° congrès qui s’est déroulé les 25, 26 et 27 janvier 2019.

Romain Stark-JRCF