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Le fléau du Covid-19 en Guyane

Mayouri Santé Guyane - France info Guyane : https://la1ere.francetvinfo.fr/guyane/ouest-guyanais/guyane/coronavirus-mayouri-sante-guyane-ne-desarme-pas-842284.html

Mayouri Santé Guyane - France info Guyane : https://la1ere.francetvinfo.fr/guyane/ouest-guyanais/guyane/coronavirus-mayouri-sante-guyane-ne-desarme-pas-842284.html

La Guyane est une collectivité territoriale française dotée d’une superficie de 83846 km et d’une population de 296711 habitants. Nous entendons rarement en métropole des nouvelles de ce qui s’y passe. Actuellement, la Guyane est sur le devant de la scène à cause de l’explosion de cas de Covid-19. Ce 30 juin, on comptait 4004 cas au total en Guyane et 15 décès.

En cause, la porosité de la frontière avec le Brésil (730 kilomètres) où l’épidémie connait une fulgurante activité, le fasciste Bolsonaro copiant l’incompétence et le mépris des classes populaires de son homologue-patron Donald Trump.

La ministre de l’Outre-mer, Annick Girardin, a évoqué le 25 juin 2020 un possible reconfinement – mais avec beaucoup de guillemets- de la Guyane pour freiner la progression du virus. Il faut dire que, bien plus que la population, ce sont les intérêts économiques et certains politiques qui rejettent le retour au confinement (pour des raisons de profits capitalistes, pas d’humanisme). La ministre a préféré appeler au respect des gestes barrières et du port du masque par la population. A l’instar des autres départements d’Outre-mer, la Guyane manque des infrastructures pour la santé et madame Girardin a invité les soignants français ayant lutté contre la Covid-19 à se porter volontaire pour ce département. Elle a fini par rappeler que les tests ont été drastiquement augmentés et que les conditions ont changé depuis mars[1], n’obligeant pas à un reconfinement total.

Le 25 juin, la préfecture de Guyane a pris des mesures[2] pour lutter contre la propagation du virus, entre autres la fermeture des bars et restaurants sur tout le territoire, un durcissement du couvre-feu sur certains quartiers et communes et la fermeture du pont de Saint-Georges de l’Oyapock (frontière avec le Brésil).

Début mai, devant l’incompétence généralisé des pouvoirs publics durant la crise et bien avant, un collectif de syndicats, d’associations et de partis politiques ayant participé au fort mouvement social de 2017, se sont regroupés en un « front commun » sous l’égide de l’Union des travailleurs de Guyane (proche de la CGT) avant de se renommer Mayouri Santé Guyane[3]. Ce « front » a déjà organisé quelques petites actions, dont un rassemblement le 20 juin devant le centre hospitalier de Cayenne pour rendre hommage aux patients décédés du Covid[4]. Les objectifs de ce collectif sont, entre autres, de mettre en place un hôpital de campagne à Saint-Georges de l’Oyapock, des masques gratuits, un dépistage systématique et général, un accès à l’eau pour tous, la sécurisation des files d’attentes sur la voie publique et la participation des organisations sociales aux réunions des experts.

Nous voulons tout de même donner au lecteur une vision d’ensemble de la situation sociale et économique guyanaise avant la crise sanitaire. Nous prendrons donc une enquête de l’INSEE (11/04/2019) intitulée « Le chômage recule en Guyane, enquête emploi en continu ».

En 2018, la population active de Guyane était de 170000 personnes, dont 70000 actifs avec emploi et 17000 sans-emploi. Le taux d’activité stable s’élevait à 51%. Pour la même période, le chômage était deux fois plus élevé qu’en France (9% en métropole). En plus de ces données, le département connaissait une hausse de la natalité de 5% entre 2017 et 2018.

Un élément structurel du travail en Guyane, c’est le poids écrasant du secteur public (sans compter la base spatiale). En 2018, 85% des actifs étaient en CDI ou sous le statut de fonctionnaire, et sur ces 85%, 8 sur 10 sont fonctionnaires. Cela ne signifie nullement que les services publics soient plus efficaces en Guyane, mais qu’il s’agit bien souvent de la meilleure chance de réussite d’une élévation sociale, si ce n’est pour trouver tout court un travail, le secteur privé et notamment la production ayant été ravagés par l’Etat français, rendant notamment difficile l’autosuffisance coupée de l’aide des autres territoires comme la Guadeloupe et la Martinique, ou de celle de la métropole.

En Guyane comme en métropole, ce n’est pas de Macron, l’Union européenne et des grands capitalistes dont il faut attendre de l’aide, mais bien du peuple et des travailleurs pour permettre un véritable monde d’après, sans les fauteurs de misère à la tête du gouvernement.

 

Ambroise-JRCF

 

[1] « Coronavirus :’’La Guyane a besoin de renfort’’, lance la ministre des Outre-mer aux soignants de France métropolitaine », France info, 24/06/2020.

[2] « Confinement ciblé et fermeture des bars et restaurants : la Guyane renforce les restrictions face au coronavirus », Le Monde, 26/06/2020.

[3] « Face à la Covid-19, solidarité avec la Guyane », communiqué commun Solidaires Guyane – Fédération SUD Santé sociaux – Union syndicale Solidaires, 24/06/2020.

[4] « Mayouri Santé maintient son meeting malgré le couvre-feu », France-Guyane, 20/06/2020.

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