Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
JRCF

Où est la violence ?

Où est la violence ?

« Il faut maintenant dire que lorsqu’on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire ». Il s’agit de la dernière phrase du Méprisant de la République.

Ainsi Macron attaque encore une fois verbalement les français qui se mobilisent pour son départ. En les accusant d’être là uniquement pour venir « casser du flic », il les accuse subtilement d’être à l’origine de leur propre mutilation, aussi bien la jeune Fiorina avec son œil en moins, Jérôme Rodrigues, un des leaders du mouvement blessé au même endroit, les personnes ayant perdu une main, aux multiples blessés à la jambe ou aux bras, ceux qui ont vu leur dent ou leur tête fracturée par le LBD. En même temps, monsieur Castaner n’a vu aucun policier commettre de bavure en manifestation (aurait-il subi un tir de LBD ?)

Où est la violence dans tout ça ?

Au PRCF, nous ne sommes pas partisans d’un pacifisme obtus tel celui de la France insoumise, condamnant tout recours à la violence et faisant preuve d’un légalisme à nul autre pareil (quitte à demander une simple dissolution de l’assemblée nationale à la place du départ de Macron revendiqué par les gilets jaunes), mais nous ne sommes pas non plus des partisans de la violence révolutionnaire effrénée revendiqué par certains groupuscules gauchistes fasciné par la violence.

La question de la violence se pose pour nous de cette façon : 1) qui la commande ? 2) Quel est le rapport de force ?

Un bon exemple, c’est le traitement des violences commises par le policier Didier Andrieux et le boxeur Christophe Dettinger.

Le même jour, le premier commettait des violences contre des manifestants gilets jaunes, en toute illégalité et sans réel proportion de la violence, tout en se moquant devant une personne qui filmait des conséquences que ces actes pourrait avoir sur sa carrière ; tandis que le second, cherchant à protéger une manifestante de la disproportion dans le « maintien de l’ordre » de la police, a délibérément frappé plusieurs policiers (comme nous le savons, il s’est rendu par la suite en s’excusant de son acte). D’un côté, nous avons la violence manifestement disproportionnée d’un représentant de l’Etat et qui fut mal accueillie par la population mais applaudi par une partie de la grande bourgeoisie. De l’autre, une violence défensive et en réaction à une violence aveugle, applaudie et apprécié par un grand nombre de français, tandis que la plupart des représentants de la bourgeoisie se sont sentis envahis de haine face à cet acte monstrueux pour eux.

A travers ces deux exemples, on voit que pour des violences qui sont dans les faits similaires, la position et son appréciation par la population (notamment au travers de son appartenance de classe) diffèrent car le contexte dans lequel elles s’inscrivent respectivement sont différents l’une de l'autre.

Plus généralement, dans la société nous avons deux sortes de violence de classe. Tout d’abord celle des riches, qui se fait au travers de la police (qui est de plus en plus considérée comme une armée privatisée, en démontre l’affaire Benalla), l’influence des médias appartenant dans leur grande majorité à des milliardaires, les baisses de salaires tandis que les profits des actionnaires augmentent, les licenciements, l’augmentation du temps de travail ou la confiscation de la démocratie pour les prolétaires (entendu comme tout ceux qui n’ont d’autres choses à vendre que leur force de travail, soit la majorité de la population). Face à cela, nous avons une autre sorte de violence, celle des exploités qui n’est qu’une réaction à l’exploitation dont ils font l’objet par les riches. Cette violence là est justifiée, car elle repose sur une réponse à l’injustice faite à la classe exploitée.

Bien sûr, nous préférons évidemment une solution pacifique, et d’ailleurs aucun peuple en lutte n’est par lui-même un amoureux de la violence. Simplement, la violence des exploités dépend de la violence des exploiteurs qui sont seuls maîtres à bord sur l’aspect que la lutte prendra. Ainsi dans l’exemple français, Macron est le véritable « complice du pire », car c’est son gouvernement qui fixe le niveau de violence de la police, ce qui provoque à la fois les blessures et les répercussions sur les policiers face à la colère des masses.

En conclusion, c’est pour cela que dans le cadre de notre volonté d’aller au socialisme, nous ne pouvons pas faire comme certains et exclure la voie armée au socialisme, comme-ci la voie pacifique était la seule imaginable. A l’inverse, nous ne pouvons pas exclure une voie plus pacifique au socialisme. 

La façon dont nous atteindrons notre but ne dépend pas de nous, mais de ceux d’en face, c’est-à-dire partant de l’analyse concrète d’une situation concrète.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article