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JRCF

Soutien au mouvement des ambulanciers

A l’origine du scandale

   La loi du 30 décembre 2017 sur le financement en 2018 de la sécurité sociale (LFSS) est à la source des tensions qui ont mené les ambulanciers à bloquer le périphérique parisien ce début de semaine. Un volet important de cette loi est la répression des “fraudes sociales” - qui de l’aveu même du gouvernement coûtent au contribuable pour l’année 2015 même pas le vingtième de ce que représente la fraude fiscale, contre laquelle on n’envisage pas de lever le petit doigt.

   Nul ne sera surpris d’apprendre que le gouvernement en place ne compte absolument pas s’attaquer aux problèmes du capitalisme alors qu’il persiste dans une politique antipauvres, antisociale et destructrice à tous les niveaux sociaux et économiques. Qu’une personne décide de frauder quelques dizaines d’euros pour se nourrir à la fin du mois, ou qu’un grand patron commande à l’Etat un passe-droit pour cacher ses millions dans un compte offshore, ce sont là deux cas typique que l’on ne saurait confondre si l’on veut parler de fraude dans une perspective de lutte des classes. Entre ces deux-là, le pouvoir actuel sait quel est son ennemi. La LFSS implique donc que soient réhaussés les montants maximaux des amendes dispensées par les organismes affiliés à la sécurité sociale. Et dans la même optique, ce qui intéresse les ambulanciers, fait en sorte que les services de transport sanitaire (privés) soient payés non plus directement par le patient mais par l’hôpital, auquel est alloué un budget dédié à ces transports.

  

Pourquoi c’est dangereux

   Le dispositif concernant les transports sanitaires, censé permettre un contrôle plus strict des éventuels fraudeurs, par la centralisation des dépenses qu’il implique, aura des effets que les professionnels du secteur ont bien su déceler. Dans un secteur de la santé publique totalement exsangue, les coupes budgétaires venues “d’en-haut” et appliquées au forceps par une caste managériale qui se soucie bien moins de soin que d’efficacité budgétaire obligent les établissements à se serrer la ceinture. On peut donc affirmer avec une absolue certitude que la mesure de la LFSS poussera les structures à se tourner vers les compagnies d’ambulance les moins chères, donc les plus standardisées, les plus grosses. Ce que craignent à raison les ambulanciers des plus petites structures, c’est qu’avec cette mesure le secteur deviendra totalement monopolistique, entérinant la disparition de sociétés ne comptant parfois pas plus de deux ou trois véhicules.

   Ce sont pas moins de 800 entreprises comptant environ 8000 salariés qui seraient ainsi menacées de disparition.

   Dans la droite ligne antisociale de Jupiter Ier, la LFSS prévoit également que soient remboursés uniquement les transports ayant une justification thérapeutique. Exit donc les déplacements pour soins de rééducation ou autorisation de sortie. Les ambulances seront logiquement moins sollicitées, les patients moins bien traités. Tout cela est d’autant plus aberrant que la fermeture de cliniques et d’hôpitaux partout sur le territoire conduisent naturellement à un allongement des déplacements, puisque les services se retrouvent affaiblis et concentrés dans les grands centres urbains.

Un mouvement social spontané

   La lutte menée par les ambulanciers est un épisode tragique et glorieux pour les travailleurs de France, qui voient en de tels événements la preuve de leur irréductible combativité. Plus de 700 véhicules (selon la police) ont bloqué le périphérique parisien pendant plus de 24 heures de lundi à mardi. Mercredi c’était une centaine d’ambulanciers qui manifestaient aux abords du ministère de la santé, contre la réunion tenue entre les syndicats “coopératifs” (entendez servilement acquis à la cause des coupes budgétaires) et la ministre Agnès Buzyn. Cette réunion n’incluait pas l’Association pour la Défense des Transports Sanitaires (ADTS), organisation à l’origine de mouvement de luttes.

   Les problèmes du mouvement social en France demeurent les mêmes, en premier lieu l’absence d’un syndicalisme révolutionnaire de classe permettant d’opérer une grande convergence entre les mécontents de tous les secteurs lorsqu’il s’agit de défendre la situation des travailleurs d’un secteur particulier. Un tel syndicalisme ne peut bien sûr exister que s’il existe un grand Parti communiste capable de donner à l’action syndicale des perspectives révolutionnaires de transformation de la société dans son ensemble. Les JRCF soutiennent totalement le mouvement des ambulanciers dans la lutte contre une précarisation toujours accrue, en invitant tous ces travailleurs à venir construire une véritable force de classe capable d’inverser le cours des choses. C’est là l’unique issue possible pour la victoire et le salut du peuple, si nous voulons éviter que la fascisation passe par nous comme il passe désormais de manière flagrante au Brésil.

 

Thibaud-JRCF

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